Après le très décevant voire ridicule Casanova, j'attendais Fellini de pieds fermes, et si La Cité des Femmes est loin d'être son oeuvre la plus mémorable, il rehausse tout de même le niveau, évoquant ici les rencontres d'un quinquagénaire dans un congrès féministe.
Il met ici en place une ambiance limite surréaliste plutôt prenante, proposant et enchaînant de nombreux tableaux pour créer une fresque certes inégale, mais tout de même forte intéressante et plutôt immersive, du moins sur quelques segments. Il propose une mise en scène plutôt inventive, laissant planer un parfum onirique sur le long métrage et va surtout s'intéresser aux fantasmes de son protagoniste, mais aussi à ses angoisses et surtout des femmes, parcourant alors un véritable voyage initiatique.
Si les quelques touches d'humours provoquent plutôt bien l'effet voulu, on ne pas en dire de même pour plusieurs autres aspects, à l'image de la subtilité (réduite au néant, ou presque) ou même à la profondeur où j'ai eu l'impression de voir la femme réduite en castratrice conditionnée par les désirs masculins. De plus, Fellini démontre quelques problèmes au niveau du rythme, n'arrivant pas à maintenir une ambiance tout le long prenante et provoquant par moment l'ennui, notamment dans la seconde partie de l'oeuvre alors que la première est assez intrigante.
Federico Fellini a tendance à trop laisser libre cours aux rêves, cauchemars et fantasmes de son protagoniste, n'arrivant plus à sublimer son récit comme il avait su le faire à de nombreuses reprises jusque-là. Il n'hésite pas à utiliser de nombreux clichés jusqu'à rendre par moment son film à la limite de l'indigestion, se montrant ici à la fois baroque et brouillon tout en étant mal ancré dans son temps, sonnant assez souvent faux, et ce n'est pas la remarquable prestation de Marcello Mastroianni qui va sauver le film.
Federico Fellini propose avec La Cité des Femmes une oeuvre parfois intéressante, notamment par son parfum onirique et sa description des fantasmes, mais trop brouillonne et contenant trop de failles, notamment à l'écriture, alors que le cinéaste italien ne sublime que trop rarement son récit.