La Cité Disparue n’a pas été épargnée par les critiques et autres historiens du cinéma, certains affirmant qu’il s’agissait d’un remake mal inspiré du propre film de Henry Hathaway sorti 3 ans plus tôt: Le Jardin du diable.
S’il est vrai que le scénario repose sur le même ressort narratif, un triangle amoureux plongé dans un environnement hostile, cela n’enlève rien à la qualité générale du long-métrage et à son caractère unique, et ce tout d’abord grâce son décor.
En effet, l’intrigue prend place à Tombouctou et plus largement dans le désert du Sahara, permettant à Hathaway de s’éloigner du cadre conventionnel du western et de filmer des décors mystérieux et exotiques, comprenant leur lot de temples perdus. Cela nous rappelle à quel point Hathaway maîtrise les tournages en extérieur, lui qui avait d’ailleurs réalisé le premier film en technicolor tourné en dehors des studios, La Fille des bois maudits.
Bien sûr, la magnificence des décors n’amoindrit pas le caractère intimiste du film qui se concentre sur un trio de personnages devant s’entraider dans le désert pour trouver un trésor légendaire. Cette odyssée prend vite l’allure d’une quête initiatique où chaque personnage se voit affronter les failles de son for intérieur. C’est ici l’occasion pour John Wayne de tenir l’un des rôles les plus ambigus et troubles de sa carrière, du même niveau de ceux qu’il avait dans La Prisonnière du Désert et Les Naufrageurs des Mers du Sud.
Il faut également citer Sophia Loren qui excelle dans son interprétation de sauvageonne au grand cœur et dont c’est ici l’une des premières incursions dans le cinéma américain.
La Cité Disparue est donc une œuvre qui mérite d’être dépoussiérée, celle-ci constituant un petit joyau du cinéma d’aventure hollywoodien classique. Pour ceux qui visionneraient le film sur la version Blu-Ray éditée par ESC, je ne peux que vous recommander dans les bonus la passionnante interview de Frédéric Albert Lévy qui révèle tous les secrets attachés à cette œuvre mystérieuse.