Film surprenant qui tend à rendre la forme originale du miroir de la réalité des banlieues devenues la vitrine coqueluche des médias mal intentionnés.
A Pierrefitte-sur-Seine, malgré son nom, la Cité Rose n’aborde pas toujours une couleur aussi vive dans son quotidien mais elle n’est pas non plus dénuée de bons moments de vie qui s’étalent dans le parcours de trois personnages dont Mitraillette, notre jeune hôte par lequel nous découvrons le lieu.
Avec trois personnages facilement identifiables, ce sont trois moments de vie qui s’inscrivent sur la toile avec un style différent pour mieux saisir leur environnement emprunt d’obstacle et de jolies opportunités. À la comédie tendre pour souligner l’amour naissant de Mitraillette se succède le film policier avec la lente plongée vers l’illégalité d’Isma et le côté drame social pour Djibril à la recherche d’un meilleur avenir. Le montage alterné découle pour les suivre avant de les réunir dans cette tension finale exposée lors de l’ouverture du film.
Planter sa caméra « au cœur du ter ter » n’est pas une chose aisée tant les bons films sur le sujet sont occultés par les mauvais qui perpétuent le formatage des quartiers. Voir la Cité Rose permet de recadrer le sujet avec un scénario béton pour appuyer l’intelligence du propos surtout là où on ne l’attendait pas. La séquence de la victimisation de Djibril est un très bel exemple d’une attitude tout à fait cliché et bien sabordée néanmoins instaurée par cette société discriminatoire qui oblige les prétendants à assurer une défense instantanée.
La direction des acteurs tous épatants, ne souffre d’aucune note dans les plans composés (Isma, roi de sa cité en contre-plongée et tous ces instants saisis avec justesse) qui maintiennent la vitalité d’un film à découvrir.
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