La Clé de verre par Alligator
Connaissais pas ce Heisler. M'étonne qu'à moitié. La réalisation reste correcte mais la mise en scène est un peu lache pour certains acteurs. Le couple vedette surtout. Alan Ladd confond impassibilité classieuse et immobilisme pathologique. Son impavidité ferait merveille pour jouer un méchant pervers. Mais là manque de bol, il est censé jouer le héros noir. Veronica Lake me déçoit. Il y a chez elle une sorte de rigidité (ajouter un f n'est pas superflu) que sa blondeur platine et sa pâleur de peau sur-valorisent. Son jeu verse dans le monotone. Ces deux-là font la paire dès qu'il s'agit de ne livrer qu'une expression figée de tout le film. Ah non, Alan Ladd sourit à la fin. Et Veronica Lake pleure à un moment. Vilain injuste que je suis!
A croire finalement que Brian Donlevy a payé le metteur en scène pour exercer un droit exclusif sur l'expression dans ce film. Cet homme rattrape le quota de mimiques à lui tout seul. Et s'en tire finalement à bon compte.
Le scénario est un peu décousu. Difficile de suivre Ladd dans ses initiatives, que cherche-t-il, que sait-il que nous ignorons jusqu'aux dernières minutes? On se sent un peu exclu du jeu et il faut vraiment s'armer de patience et attendre la toute fin pour comprendre. C'est à rebours que le film s'apprécie.
Toutefois, à ranger dans le rayon surprises, le film nous garantie quelques scènes d'une violence très troublante, surtout pour l'époque.
Mais à tout bien peser, un noir qui laisse sur sa faim (fin).