LA CLEPSYDRE, film d'une profonde originalité, demande quelque efforts pour se laisser saisir et apprécier ; exploration de l'inconscient, onirisme, d'une grande créativité visuelle , voilà une œuvre pour le moins surprenante. Trouvant ses racines dans la culture d'Europe centrale d'avant- guerre,dans l'univers de Kafka, ce film injustement négligé mérite l'attention et les efforts pour le découvrir. On en profitera pour faire la connaissance en cette occasion de l’œuvre remarquable de l'écrivain polonais Bruno Schulz dont " Le sanatorium au croque-mort" constitue ici la trame scénaristique .
Le cinéma de Has surprend, fonctionnant sur un mode inhabituel qui est celui des suggestions associatives visuelles, en une forme d'application cinématographique de certaines des méthodes de la psychanalyse. Ce qui est montré là est donc d'une certaine manière le fonctionnement de l’inconscient; l'absurde, la bouffonnerie et l'angoisse agrémentée parfois d'un humour tout à fait décapant s'y bousculent de manière souvent inquiétante. Inquiétude qui n'est pourtant que le reflet de notre propre imaginaire.
La version originale, prévue pour être projetée en deux parties séparées par un entracte, dure 178 minutes.