Au premier regard, "la Collectionneuse" est construit sur un sujet assez proche de celui de "la Carrière de Suzanne" : deux hommes à la goujaterie insupportable - leur "supériorité" basée non pas sur la puissance de l'argent, mais celle de la pensée philosophiques (dandysme et nihilisme exhibés avec arrogance comme des armes de combat quotidien) - se moquent d'une jeune femme, la manipulent, mais ne révèlent en fin de compte que leur propre impuissance à vivre, derrière les mensonges d'une parole qu'ils imaginent toute-puissante. Néanmoins, Rohmer a fait des progrès infinis depuis son second "Conte Moral", et la luminosité du Sud de la France inonde le film d'une sensualité joyeuse qui élève (littéralement) le débat : face aux intellectuels pervers et ridicules (mais dont on ne saurait nier le pouvoir de fascination), la radieuse Haydée représente la supériorité solaire de la beauté, la liberté insolente de la nature, l'aveuglement que produit la vision de la liberté. Haydée est une "fille de la Nouvelle Vague", et peut-être l'une de ses représentations les plus charnelles… [Critique écrite en 2010]

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le 10 juil. 2016

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Eric BBYoda

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