Bof bof bof. Ca faisait longtemps que je voulais le voir, ce classique, même si le remake réalisé par Alexandre Aja, que je verrai sous peu, semble plus apprécié aujourd’hui. J’avais lu quelque part un parallèle entre les « indigènes » de Délivrance de Boorman et les habitants de la colline. Ca n’a à mon avis rien à voir, ces derniers étant sans doute une conséquence des activités nucléaires américaines, tandis que les habitants d’Aintry étaient présentés comme des dégénérés, fruits de la consanguinité ou comme des hommes proches de l’état de nature. Le sujet n’est vraiment pas le même. Et si Boorman en reprenant le livre de Dickey, nous sert un propos sur les relations entre l’homme et la nature (entre autres), le projet de Wes Craven est ici d’un autre ordre, moins ambitieux !
Faut-il toujours des explications dans un film d’horreur ? Je ne le crois pas même si j’aime bien qu’il y ait un minimum de background. Ici, on nous sort une histoire, elle est tirée par les cheveux, peu développée et pas crédible. Il eut mieux valu en dire moins et ne pas sous-entendre une histoire liée aux militaires. On n’y croit pas trop, et si l’on peut apprécier le travail sur les costumes et le maquillage, y a un truc qui cloche dans cette famille bizarre (vous comprendrez laquelle des deux familles je parle quand vous aurez vu le film), qui nuit à la crédibilité de l’ensemble. Pour que le cinéma fonctionne, il faut que le spectateur adhère, et dans mon cas, ça n’a pas fonctionné. J’ai donc regardé le film de l’extérieur, je ne suis pas parvenu à entrer dans le film et donc à ressentir les émotions que l’on peut rechercher.
Il n’en reste pas moins que si le film manque manifestement de moyens, un certain nombre d’éléments sont suffisamment réussis pour que je n’aie pas eu envie de mettre fin à l’orgie. Ce film, c’est une ambiance, celle des années 70, des fringues, des objets, des coupes de cheveux, des clichés en veux-tu en voilà, et rien que pour ça c’est cool.
Et puis, face à un Michael Berryman assez effrayant, Comme dans Délivrance, l’homme « civilisé » bascule assez facilement dans la violence, et là où les personnages de Boorman peuvent diverger quant à l’attitude à adopter, le survival va ici plus loin. Au final, le film se laisse quand même regarder.