La colline a des yeux 2 par ylacast
Genre : Daube des Cavernes
Verdict : Encore plus mauvais que la séquelle du premier original. Je ne sais pas si je suis très clair.
Pichte : Dans l'amérique profonde et oubliée c'est bien connu que l'on y fait pas mal d'essais nucléaires. Du coup les gens y sont moches et plutôt malpolis. Une bande de rookies top-modèles de la Garde Nationale qui passait par là se retrouve coincée dans les fameuses Collines. Il ne faudra pas longtemps avant que des gens moches et plutôt malpolis ne les invitent avec insistance à participer à des activités locales de type démembrement, engrossement, dépecage et autres réjouissances des nukey-yankees.
Ma (très) discutable opinion : Les fans de cinéma d'horreur (dont je suis) ont tous un lourd contentieux avec Wes Craven. Réalisateur opportuniste si il en est, Craven a toujours avoué à demi-mots qu'il n'était pas un grand amoureux du genre. Mais devant son échec à vouloir jouer dans la cour des réalisateurs respectables (le pathétique Music of the Heart) le bonhomme a cru bon de continuer dans le genre. Non content d'avoir enterré pendant au moins 15 ans le slasher-movie avec la trilogie des Scream, le voici qui flingue en plein vol une franchise qu'il a pourtant lui-même contribué à relancer avec l'heureux choix de confier le premier remake au talentueux Alexandre Aja.
Résumé de l'épisode précédent : Wes Craven confie à Alexandre Aja et Grégory Levasseur l'écriture et la réalisation du remake de son propre film de 77. Les deux loustics, remarqués pour le très réussi Haute-Tension, s'empare de l'affaire et génère un script extrèmiste que Aja habille par une réalisation magnifique. Si l'opération rapporte un bon paquet à Craven, il a tout de même un problème car la critique est unanime : Alexandre Aja a artistiquement définitivement enterré l'original. Il n'en faut pas plus pour le réalisateur à la fois blessé dans son égo et anxieux de revenir à des messages plus politiquement correctes pour refuser le script que les deux compères avaient préparés pour cette suite et se charger lui-même d'écrire une histoire édulcoré. La réalisation sera aussi catastrophique que l'écriture avec le choix de mettre Martin Weisz aux manettes, un yes-man au CV désertique.
Le résultat est un ratage prodigieux où tout devient risible. Sur le postulat de départ pourtant excitant qui était de faire un Aliens au milieu des mutants dégénérés des Collines, le spectateur se retrouve face à une succession de scènes dénuées de tout enjeu dramatique, sans le moindre point de vue permettant d'avoir une quelconque empathie pour un personnage ou un autre, et sans la moindre originalité (et encore moins de sérieux) dans le traitement de l'action. Le message "anti-guerre" qui veut donner au film un ton politique à la mode aux Etats-Unis en ce moment est d'une telle lourdeur qu'il n'en a plus le moindre impact. D'un premier film où le désert prenait corps et formait un personnage à part entière, véritable voyeur lubrique, il est ici réduit à l'état d'un décor mort et inexploité. Chaque scène destinée à créer un tant soit peu de tension est systématiquement désamorcé par l'annonce de la menace dans un plan précédent. En dehors d'une première scène plutôt réussie et destinée à annoncer la couleur d'un film hardcore au possible, rien dans ce qui suivra ne sera à la hauteur.
Pas grand chose à sauver dans ce film donc. Si vous ne l'avez pas vu, jetez-vous directement et uniquement sur le premier remake, et si vous souhaitez une alternative à un bon film de caverne, je ne saurai trop vous recommander The Descent.