Genre : Bad Boys des campagnes
Verdict : Excellent film. Drôle et très bien construit. Du même niveau que Shaun of the Dead mais en presque mieux.
Pichte : Nicholas Angel (Simon Pegg) est le meilleur flic de Londres. Comme tous ses collègues passent pour des guignols à coté de ses résultats, il se retrouve muté dans un village paumé du Gloucestershire où il doit faire équipe avec Danny Butterman (Nick Frost), son parfait opposé. Il ne faudra pas longtemps pour que le nouveau flic s'interroge sur le nombre élevé de morts violentes qui prennent place dans ce village parfait en apparence et soupçonne le gérant du supermarché (Timothy Dalton). Mais comme de par hasard personne ne voudra le croire.
Ma (très) discutable opinion : Edgar Wright et Simon Pegg entrent dans cette catégorie de cinéastes amoureux d'un cinéma populaire dans lequel ils ont été plongés depuis leur plus tendre enfance. Ils en ont tiré (à l'instar d'un Tarantino) une connaissance parfaite des codes du film de genre (zombie movie pour Shaun of the Dead et buddy movie pour ce Hot Fuzz) et un stock infini de références diverses dans lesquelles puiser à volonté pour truffer leurs films d'hommages, de clins d'oeil et autres gimmicks familiers. Avec Hot Fuzz, le duo nous apporte un cocktail très réussi de comédie britannique et de film d'action burné sauce hollywoodienne. Quand Agatha Christie rencontre John McLane.
Après le film de zombies, c'est donc au polar d'action bien hollywoodien - avec spécialisation buddy movie - auquel le binôme le plus en vue du cinéma comique britannique s'attaque. Shaun of the Dead était une réussite sur toute la ligne, et Hot Fuzz l'est tout autant. Peut-être même plus, mais la préférence deviendra sûrement subjective. Si les dialogues étaient plus croustillants dans SotD, on retrouve ici un scénario plus astucieux et truffé de pépites qui permettront de voir et revoir le film en se replongeant dans les détails. En choisissant de camper cet improbable duo de flic dans la campagne anglaise, le comique de décalage joue à plein et s'amuse à transposer des éléments scénaristiques que l'on est plutôt habitués à découvrir dans des Los Angeles et autre New York. Prenant le temps d'installer son contexte, ses personnages, le crescendo est parfaitement maîtrisé tant sur l'aspect de la comédie que de l'action.
Le film mélange les genres avec un naturel désarmant passant de la comédie de situation (on retrouve un style que certains ont pu apprécier dans la récente et excellente série Life on Mars de la BBC mettant en scène un flic qui se retrouve transportés dans les années 70 et doit réapprendre à vivre à cette époque), le film d'action à la sauce Michael Bay ou McTiernan(les références à l'Arme Fatale, Point Break et autres Bad Boys sont nombreuses, parfois même littérales) et le thriller tendance slasher. Sans jamais tomber dans l'excès, le script nous entraîne dans l'amour du cinéma de genre des auteurs et est servi par une distribution sans faille - le public anglais reconnaîtra même de nombreux cameos de certaines de leurs plus grandes stars du grand écran. Simon Pegg et Nick Frost en tête, l'alchimie de leur jeu est palpable après dix ans de collaboration et nous offre l'histoire d'une amitié sincère entre ces deux flics que tout oppose.
Avec un crescendo maîtrisé, le film prend le temps d'installer ses personnages et surtout le décor improbable de ce village - évidemment trop parfait pour être vrai - avant de basculer dans le thriller et l'action, mais sans jamais négliger l'humour. On a même droit à une scène inoubliable dans un supermarché Somerfield bien connu des consommateurs britanniques. Mention spéciale à Timothy Dalton dans une délicieuse caricature de bad guy.
Hot Fuzz mérite d'être vu plus d'une fois. Sept fois me semble être adapté.