(NB : critique initialement rédigée en 2007)

Genre : Zombie Party

Verdict : Efficace, prenant et très bien maîtrisé. Aussi bon que son prédécesseur.

Pichte : 6 mois plus tôt l'Angleterre a été décimée par un virus qui fait que les gens bavent, ont les yeux rouges, courent très vite et mangent leurs anciens voisins. Les enragés sont maintenant tous morts de faims et l'Angleterre est en quarantaine, il n'y a plus de trace du virus. Un détachement de l'ONU doit organiser le repeuplement du pays à commencer par un quartier de Londres. Manque de pot, ça va mal tourner et les gens vont de nouveau baver, avoir les yeux rouges, courir très vite et manger leurs anciens voisins.

Ma (très) discutable opinion :
28 jours plus tard était l'un de ces cas intéressants où ce qui devait être un film de genre modeste est devenu un hit au succès indiscutable malgré quelques défauts flagrants. Le talent de Danny Boyle a été de polir un matériau plutôt destiné à la fabrication de séries B au point d'en faire un joyau efficace et perturbant, remettant le film de zombie au goût du jour sans oublier de le dépoussiérer sérieusement au passage (enfin des zombies qui savent piquer un bon cent mètres pour vous saigner).

Après une très belle scène d'ouverture, menée par un Robert Carlyle à l'énergie débordante, où l'on retrouve concentrés tous les éléments qui ont fait la qualité du premier film (une claustrophobie et un sentiment de malaise justement dosé qui tourne brusquement au déchaînement de violence, sans oublier d'insérer un évènement dramatique important - que je me garderai bien de décrire ici - et sur lequel la suite du film reposera partiellement), le film campe sa situation dans l'Isle of Dogs à Londres. Sur cette péninsule encerclée par la Tamise à l'est de la City, un contingent américain de l'ONU a pris en charge la "reconstruction" du pays où ils s'efforcent de réinstaller une population seulement 6 mois après le début de l'épidémie.

Cette situation est une référence évidente, parfois un peu trop, à la situation américaine en Irak, et le réalisateur espagnol Juan Carlos Fresnadillo (dont il faut absolument avoir vu son Intacto par ailleurs) ne se prive pas d'enfoncer le clou en déployant pour ces soldats des marques exagérées d'optimisme et de confiance en eux. Si leur erreur est ici évidente pour le spectateur qui a payé pour voir des zombies et sait qu'il en aura, le parallèle avec une certaine junte américaine qui s'impose envers et contre tous crève tout autant les yeux.

Le film installe alors les personnages qui formeront le groupe destiné à survivre coûte que coûte lorsque le grain de sable ira gripper cette machine bien huilée de "reconstruction" et entraînera la chute instantanée de ce bref sursaut de civilisation londonienne. A noter la révélation ici de Rose Byrne, actrice que d'autres auront pu découvrir dans la série "Damages" où elle se contentait tout simplement de voler la vedette à Glen Close.

Corrigeant le principal défaut qu'avait 28 jours plus tard, à savoir le rythme cassé dans sa partie centrale, cette suite construit un crescendo intéressant, laisse juste le temps nécessaire aux personnages de définir leurs personnalités et enchaîne sur un zig-zag action / tension bien équilibré. Certaines scènes nous révèlent des éléments dramatiques intéressants qui n'avaient été que décrits dans le premier opus, comme la manière dont le virus se répand au sein d'une foule qui est ici illustrée par une scène brillante de maîtrise, d'autres scènes ont définitivement permis d'assouvir le fan d'action-zombie-flick qui est en moi - merveilleuse chorégraphie de l'hélicoptère qui débroussaille les têtes et les membres de ces anglais morts-vivants à coup de pales. Et si l'on peut trouver que la dernière partie du film manque un tout petit peu d'énergie en comparaison des scènes précédentes, on ressort de là avec le sentiment d'assister à la naissance d'une franchise cohérente qui mériterait de bénéficier une fois de plus d'un excellent script et d'un réalisateur pour le troisième opus.

Il est très rare de dire cela dans le cadre d'un film de genre - dont la réussite est souvent soutenue par l'efficacité et la concision dont font preuve les réalisateurs sur 90 minutes de métrage, mais pour celui-ci j'avoue que j'aurai bien apprécié une petite bobine d'une demie-heure supplémentaire, d'autant plus que la fin un peu trop tranquille est le point faible le plus notable à mon sens.
ylacast
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le 9 avr. 2012

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