La Colline aux coquelicots
6.9
La Colline aux coquelicots

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki (2011)

Après la sortie en 2008 de Ponyo sur la Falaise, Hayao Miyazaki a décidé de se consacrer un peu à la supervision de projets. L'idée est de confier un scénario à un jeune réalisateur et de jeter un oeil à son travail, sans doute en espérant voir émerger de jeunes talents. La première pousse de cette aventure est Arrietty et le Petit Monde des Chapardeurs sorti l'année dernière.
La seconde est donc La Colline aux Coquelicots, réalisé par Miyazaki fils, Goro, déjà metteur en scène des Légendes de Terremer.

« La Colline » a de quoi surprendre. C'est l'un des rares films des studios Ghibli n'ayant aucune dimension fantastique, avec les Yamadas et le Tombeau des Lucioles. Et si les deux autres filment ont quelque chose à raconter (l'un se déroulant pendant le bombardement de Kobe en 1945 et l'autre étant une succession de petites scénettes de la vie quotidienne), ce petit nouveau n'a pas grand chose à dire.

Nous sommes dans les années 60, à la veille des Jeux Olympiques de Tokyo. On va suivre une jeune fille, Umi, qui vit en haut d'une colline. Chaque matin, en souvenir de son père, elle hisse des drapeaux marins avant de préparer le petit déjeuner pour sa famille. Au lycée, elle va faire la connaissance de Shun, un jeune garçon dont elle va se rapprocher petit à petit notamment en travaillant ensemble à la restauration d'un foyer d'élèves menacé de destruction.
Quand on a 13 ou 14 ans au Japon au début des années 60, c'est qu'on est né juste après-guerre, alors que le pays était encore en pleine reconstruction. De fait, les familles sont vite décomposées, recomposées et les secrets de famille sont un peu plus nombreux qu'à une autre époque.

Alors pourquoi La Colline aux Coquelicots n'a pas grand chose à dire ? Parce qu'on se contente de suivre cette histoire d'amour entre adolescents et que tout y est cousu du fil blanc (qui doutait que le foyer ne serait pas sauvé à la fin du film ?).
Mais ce n'est pas ici complément négatif car il se dégage de tout ça un certain charme et cette bluette mignonne se laisse suivre sans problème, même avec le sourire.
Il faut dire que si le chara design est très quelconque et déjà vu pour du Ghibli, la réalisation est très soignée. Les décors faits à la main sont sublimement décorés et riches et les couleurs retenues sont agréables. La jolie réalisation est soulignée par une bande originale réussie, dont la chanson finale vous restera sans doute un peu dans la tête.

La Colline aux Coquelicots est donc plus une tranche de vie au Japon dans les années 60. On peut d'ailleurs imaginer que la reconstitution d'époque a été soignée. L'ensemble est très joli, prête à sourire et parvient même à donner faim (on y mange beaucoup !). Et si le tout est très sympathique, on est quand même face à un Ghibli très mineur, certes mignon mais à des millénaires d'un Princesse Mononoke ou d'un Tombeau des Lucioles. Malheureusement presque oubliable.
cloneweb
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus en 2012

Créée

le 2 déc. 2011

Critique lue 510 fois

8 j'aime

9 commentaires

cloneweb

Écrit par

Critique lue 510 fois

8
9

D'autres avis sur La Colline aux coquelicots

La Colline aux coquelicots
takeshi29
8

Quand l'animation refuse la surenchère

Pendant que la souris US continue à nous servir de la princesse, de la bonne vieille méchante, du prince plus ou moins charmant, le tout enrobé de chansons niaises calibrés pour les Oscars, son...

le 5 févr. 2012

50 j'aime

6

La Colline aux coquelicots
SBoisse
8

Jolie et gentille bluette nippone

La Colline aux coquelicots est l'adaptation, réussie, d'un manga shōjo, c'est-à-dire d'une bluette. Une bluette est une histoire sentimentale et platonique pour jeunes filles en fleurs. Une bluette...

le 23 janv. 2018

38 j'aime

2

La Colline aux coquelicots
Docteur_Jivago
6

Dans l'ombre d'Hayao

Une fois La Colline aux coquelicots terminée, j'ai, en partie, eu le même ressenti que pour Arietty, c'est-à-dire l'impression d'avoir visionné une oeuvre sympa, plutôt inventive, tendre et meilleur...

le 11 avr. 2016

38 j'aime

3

Du même critique

Die Hard : Belle journée pour mourir
cloneweb
2

Critique de Die Hard : Belle journée pour mourir par cloneweb

On ne va pas y aller par quatre chemins : Piège de Cristal, sorti en 1988, a inventé le film d’action des années 90. Bruce Willis lui doit sa carrière post-Clair de Lune et nous une tripotée de...

le 15 févr. 2013

169 j'aime

24

Prometheus
cloneweb
5

Critique de Prometheus par cloneweb

Ridley Scott est un réalisateur adulé mais pourtant, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il a quand même une carrière en dents de scie à tendance plongeante. Les premiers longs-métrages...

le 28 mai 2012

86 j'aime

20

Raiponce
cloneweb
8

Critique de Raiponce par cloneweb

Évoquée dans le documentaire « Waking Sleeping Beauty », les studios Disney ont eu une période fastueuse jusqu'à la fin des années 90. L'entrée dans les années 2000 s'est fait plus douloureusement...

le 9 nov. 2010

83 j'aime

3