Chronique d'un village lorrain des années 30 autour de son instituteur? Ou chronique d'un instituteur en Lorraine? Difficile de se prononcer tant le film est anecdotique, jusqu'à l'insignifiance, tant il manque de personnalité. Pour raconter sa Lorraine natale, Jean L'Hôte a tourné en Eure-et-Loir...c'est donc déjà mal parti.
Un temps, la comédie rappelle Pagnol, lorsque l'instituteur présente à son fils et élève la Peugeot 301 qu'il vient d'acheter, sa fierté et sa gloire de père. Puis, avec Robert Dhéry dans le rôle principal, c'est l'accent "Branquignols" qui s'impose, avec ses quelques blagounettes caractéristiques.
L'instit joué par Dhéry est sympathique, sans doute, mais la mise en scène est d'une platitude et d'une mollesse qui confinent à l'ennui. Ce manque de relief se retrouve dans une humour assez terne et dans une série de petits faits dérisoires qui n'ont pas la vertu de ressusciter, par la nostalgie, un monde englouti. On peut mesurer les carences du film à travers le personnage négligeable de Colette Brosset, en épouse de l'instituteur. Les enfants du film et les adultes du village n'ont pas de caractère, ni dans la comédie, ni dans l'évocation passéiste.