On était en 1985, à une époque où Mad Movies, Starfix & Co offraient aux slips d'une génération de polissons leurs premiers émois, Neil Jordan s'était mis en tête de pondre un "Petit chaperon rouge" mixé avec "Jacquou le Croquant" et "Barry Lyndon".
J'avais trouvé ça extra et n'avais pas hésité à placer cette lycanthropie très haut dans mon panthéon VHSien, quelque part entre "Le Loup-garou de Londres" et "Hurlements".
Nous sommes en 2020, mon slip a vieilli, Mad Movies et moi avec, j'ai voulu revoir ce film ce matin. J'ai trouvé ça rigolo ce sous-texte sexuel, comme dans tout conte pour enfants qui se respecte, j'ai été épaté par 2-3 scènes aussi, comme celle follement poétique et gothique de la tête arrachée tombant dans le seau de lait. Mais débarrassé de mes œillères prépubères le constat s'est imposé, violemment, cruellement : ce truc est quand même un peu tout pété et le Neil il ne se prenait pas pour du caca (Et vas-y que je te balance du ralenti ici, du flou artistique à la David Hamilton là) alors qu'il en faisait déjà un peu quand même.
Ma candeur s'est envolée, et le cœur (battant mais sans note quand même car si on laisse la mémoire s'en charger elle peut vite s'emballer) que mes souvenirs avaient attribué à cette "Compagnie des loups" vient d'en faire de même.