« Version amère de Cendrillon » (dixit Mankiewicz) dans le monde cruel et sans âme de Hollywood, "la comtesse aux pieds nus" est aussi un chant funèbre et une critique sociale acerbe. Mais c'est avant tout un chef d'œuvre lyrique et poignant, peut-être le film parfait de Mankiewicz : intelligence, émotion et raffinement sont au rendez-vous, pour le plus grand bonheur du spectateur. Son récit complexe, multipliant les flashbacks pour mieux cerner la destinée tragique de Maria Vargas, est illuminé par Ava Gardner : fragile, mystérieuse, sensuelle et finalement inaccessible à tous car prisonnière de sa fulgurante beauté, elle personnifie ici tous les désirs masculins ! [Critique écrite en 1996]