On sort de la confession dans une paix étrange.
Le film se passe pendant la Guerre.
C'est un véritable combat de deux ames.
Et pourtant, de ce duel ample et fort, on sort calme.
Nicolas Boukhrief, qui a eu la gentillesse de partager avec nous ses partis-pris de metteur en scène, signe là un vrai pari, sur le sujet d'abord, sur les acteurs ensuite, et sur sa réalisation enfin, avec ces plans très rapproché dans lesquels les visages en clair obscur de Marine Vacht et Romain Duris expriment avec une vérité bouleversante une tension de l'un vers l'autre, et, si on veut comprendre le film, une tension vers Dieu à travers l'un et à travers l'autre...
La question de la foi est omniprésente, mais ce n'est pas un film militant, Nicolas Boukrief laisse ses acteurs s'emparer d'un texte aiguisé, pour le chuchoter, les yeux dans les yeux, dans une joute jubilatoire.
"Je suis allé trop loin moi aussi" confesse le Prêtre à sa pénitente, conscient de l'ambiguité de leur relation, et pourtant de sa pureté aussi.
La lenteur, installe la paix. cette lenteur est ici réjouissante, on ne s'ennuie pas une seconde à contempler les paysages magnifiquement éclairés que consituent ces visages, ces regards.
Je pense que c'est un grand film.