Un peu cliché d’abord, on a un ancien flic, alcoolique, misérable, veuf, endetté, avec une gamine à charge, qui accepte un étrange emploi : porter périodiquement une mallette à divers richissimes destinataires dont l’unique point commun est de se vautrer dans le luxe, avec interdiction absolue de connaître son contenu. Ainsi parti à l’improviste en Turquie, balloté en Chine, baladé en Belgique ou ailleurs, et totalement dépendant d’instructions téléphonées en guise d’employeur, il se met à gagner énormément d’argent facile, en payant d’abord par son absence et le dédain progressif de sa fille.
Mais le véritable prix se révèle quand il se retrouve imbriqué dans un meurtre, quand il réalise qu’il s’est lui-même dégradé au rang de denrée sacrifiable, dépouillé de la moindre liberté, et qu’il met déjà en danger les seules personnes au monde qui donnent un sens à sa vie.
Bon polar français comme on les aime, dans la veine d’un Rivières pourpres, où le sujet est original, l’intrigue prenante, les circonstances, en particulier policières, certes pas très réalistes, le suspense assuré, l’action au rendez-vous, les vices et les perversions mis à jour d’une bourgeoisie blasée, dont la seule jouissance qui lui reste se résume à ses fantasmes morbides.