The Social Network était la preuve que l'on pouvait faire un bon film avec un sujet d'actualité à priori austère, la Conquête souligne l'exploit du précédent en montrant que ce n'est évidemment pas à la portée de tout le monde. Avec un développement poussif où les scènes ne sont au fond qu'une succession de fiches sur les moments clefs de l'ascension de Sarkozy jusqu'à l'Elysée, le film peine à susciter la moindre tension ou émotion.
Ironie de l'histoire, le casting à 99% réussi (au niveau de la ressemblance physique, même les personnages secondaires sont instantanément reconnaissables) est entièrement gâché par un Denis Podalydès qui passe complètement à côté de son rôle et de sa transformation physique, incarnant le fruit de l'accouplement contre-nature de Mister Bean et d'une marionnette des Guignols. Les Guignols parlons-en ! Faites le test, demandez à un proche d'imiter Chirac, il vous imitera la plupart du temps Yves Lecoq imitant Chirac...
Ayant surement trop peur de ne pas ressembler à l'image que le public a de ces personnages, les acteurs ne font guère qu'imiter les caricatures de leurs rôles. Implacablement, le film au sujet pourtant bien réel, proche et capital, perd le gros de sa crédibilité et la totalité de son potentiel subversif.
Il reste des bons moments et le cabotinage flagrant, mais néanmoins efficace, de ChiChi sauve l'ensemble de la foirade totale dans laquelle le surestimé Podalydès entraine le film.