Trouble jeu.
Scénariste de L'évadé d'Alcatraz, Richard Tuggle dirigeait la star Clint Eastwood en 1984 dans La corde raide, cette fois en tant que metteur en scène. Quoiqu'une polémique subsiste autour d'un film...
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le 19 juin 2015
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Avec La Corde raide, Clint Eastwood continue de malmener et de brouiller son image. S’il n’est pas à la réalisation, tout semble dire le contraire jusqu’au plan final à la « Dirty Harry ». Eastwood, qui retrouve ici un rôle de flic, n’a rien à voir avec Harry Callahan. Il est ici un personnage vulnérable, brisé par sa vie sentimentale, un père aimant, pas spécialement fort en gueule dans son travail. Si on veut jouer les psychanalystes de comptoir, on peut trouver beaucoup de choses à dire sur le film. Le flic qui voit dans le maniaque qu’il poursuit celui qu’il pourrait être est, notamment, l’analyse qui revient le plus souvent. A voir le film, elle paraît bien tirée par les cheveux. « Flic ou violeur ? » lit-on sur l’affiche. Curieusement, à aucun moment, on a le sentiment que le personnage de Clint Eastwood est à ce point borderline, si ce n’est dans la scène du rêve qu’il fait.
L’ambiguïté du personnage est en ce sens trop grossière ou mal amenée pour qu’on puisse y croire une seule seconde. On ne sait si Eastwood mène une enquête dans les pas de l’assassin en fréquentant les milieux nocturnes interlopes ou s’il vit lui-même dans ces milieux-là pour assouvir ses propres fantasmes. Dans les deux cas, cela fonctionne assez mal. L’hypothèse du flic qui enquête de cette façon peut se tenir car, à côté, il n’y a pas réellement d’enquête. Se découvre-t-il une passion soudaine pour certaines pratiques ? Cela ne colle pas avec ce qu’il peut dire le jour et avec la liaison qui prend forme avec une féministe convaincue. Est-il alors un habitué et tombe-t-il par hasard sur les traces de l’assassin ? C’est un peu gros.
S’il se laisse suivre, ce film est très maladroit. L’enquête ne tient pas. Le suspense ne tient pas. L’ambiguïté ne tient pas. Il aurait fallu éviter de dévoiler le visage du tueur dès le début pour entretenir un véritable questionnement (et si l’enquêteur était le coupable ?). Il aurait fallu donner plus d’épaisseur à cet antagoniste et amener une tension plus forte avec celui qui le pourchasse. On est donc déçu. Si le personnage d’Eastwood est intéressant et si l’ensemble se suit avec intérêt, certains choix de narration empêchent le film d’être une véritable réussite. Au lieu d’être face à un film troublant, on se retrouve simplement face à un banal film policier des années 80 avec son méchant sadique dont la psychologie et la motivation sont totalement évacuées.
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Créée
le 8 janv. 2021
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