Qui l'aurait cru ? Une suite à L'Arnaqueur de Robert Rossen vingt-six ans après, réalisée par le grand Martin Scorsese lui-même et toujours interprété par Paul Newman : on ne pouvait pas rêver mieux. Le côté séquelle mis de côté, on peut très facilement s'immiscer dans l'histoire sans avoir au préalable vu le premier film et ça, c'est un premier bon point. Le deuxième point positif, c'est que Scorsese est un maestro de la caméra et par conséquent, quand il filme un long-métrage sur le billard, il filme le sport en premier lieu.
En effet, l'intrigue est dans le fond bien mise à part comparée aux fabuleuses parties que le réalisateur filme avec une élégance magistrale. Pour le reste, La Couleur de l'Argent demeure un film éblouissant avec ses situations tragi-comiques, ses dialogues succulents, son interprétation sans faille (Paul Newman toujours aussi impérial face à un Tom Cruise encore tout jeunot mais déjà très à l'aise, même aux côtés des grands). En somme, une excellente suite et une leçon de cinéma dont Martin Scorsese peut à nouveau se vanter.