Quand les femmes font l'histoire
En premier lieu, ce film est drôle, bien réalisé, et bien joué. Contre toute attente, le blond ne va pas mal à Emma Stone, et lui donne un visage au caractère tout a fait différent de là où on a pu la voir auparavant. Bien sûr, c'est toujours aussi dur de se prendre dans la face la réalité du racisme des années 60. Les années 60 et leurs très belles robes florales, ce qui ne fait que rendre le film plus agréable. Pour autant, le film reste pragmatique, les faits ici suffisant à rendre l'histoire poignante.
Et à côté de son esthétique plaisante, de ses acteurs bons, et de son scénario qui a ce qu'il faut, c'est un autre aspect du film qui a particulièrement attiré mon attention. Je ne sais pas si vous avez remarqué la terrible tendance des films - et autres jeux vidéo et scénarios de tout type - à avoir comme personnages principaux des personnages masculins, et lorsque les personnages féminins sont important c'est souvent uniquement pour leur relation avec les personnages masculins : femmes, copines, mères, patronnes, etc. Ou bombe sexuelle de service. Je ne dis pas que ce sont systématiquement des mauvais films, ni que tous les films suivent ce schéma, mais si vous y faites attention vous remarquerez que c'est trop souvent le cas. Et bordel, ça fait du bien un film aux propriétés parfaitement inverses. Pour une fois l'histoire est faite par des femmes, certaines intelligentes, d'autres stupides, d'autres des connasses finies. Avec des rôles masculins parfaitement minimes et dont l'importance dépend de la relation avec un personnage féminin.
Je ne dis pas que tous les films devraient être comme ça, mais un tel schéma pour un film hors comédie romantique, ça m'a plu.
Bon en revanche, c'est pas du tout ce qui saute le plus aux yeux, et le film peut plaire même aux misogynes et anti-féministes.