Un générique épileptique et clipesque (merci Kyle Cooper) qui nous promet du Fincher, Julianne Moore qui se traîne hagarde avec les mains en sang dans des ruelles sombres jusqu'à un commissariat dans lequel elle explique, en état de choc, qu'on lui a volé sa voiture avec son gamin à l'arrière.
Thriller donc, dans un quartier noir où l'inspecteur vieillissant se retrouve coincé entre deux feux: les habitants du quartier qui hurlent au racisme, et les policiers qui font leur boulot comme ils peuvent autour d'un petit lieutenant impliqué personnellement qui fait n'importe quoi.
Mais ce n'était visiblement pas l'intention du romancier, et le réalisateur se plante dans la suite consistant en une enquête de petit polar n'en finissant plus de s'étirer, rajoutant des scènes à n'en plus finir pour apporter des explications à ce qu'on a déjà compris, et donner des occasions à Julianne Moore de jouer la mère éplorée hystérique. Tout en arrivant en plus à faire oublier l'intérêt principal de l'enquête: le choc entre les habitants du quartier et les forces de l'ordre.
Cet aspect complètement négligé est balancé en une scène d'affrontement mal branlée et quelques discours menés par un orateur toujours en arrière plan, pour laisser place à du bavardage inutile et bourré de pathos où tout est mis en place pour mettre en avant le personnage perturbé de Julianne Moore qui est trèèès loin d'être aussi complexe que ce qu'on essaie de nous faire croire. Et ça dure pendant presque deux heures.
Samuel L. Jackson fait le flic vieillissant sans trop se fouler, Moore tremble / hurle à longueur de temps, mon intérêt est remonté soudainement au moment où j'ai compris qu'ils se dirigeaient lentement mais sûrement vers un orphelinat abandonné en pleine forêt, le fameux Freedomland qui donne son titre au film, avant de retomber au plus bas lorsque j'ai vu l'ignoble manière dont l'endroit était utilisé et filmé.
Intrigue pas géniale et mauvais réalisateur, fallait pas s'attendre à grand chose.