Quand les fêtes de noël approchent, c’est devenu une tradition, tous les cinéphiles, toute génération confondue, ressortent pour l’occasion leurs films fétiches de leurs étagères bien remplies, et se préparent à les visionner. Maman j’ai raté l’avion et sa suite, Gremlins, Le père noël est une ordure, Love Actually, L’étrange noël de Mr Jack, Edward aux mains d’argent, et bien d’autres. Drôles et plein d’amour, de légèreté et de tendresses, ces films emblématiques de noël sont parfaits pour passer une séance ciné sur le canapé en famille, en couple, ou seul sous la couette. Parmi eux figure La course au jouet, comédie familiale cultissime mettant en tête d’affiche Arnold Schwarzenegger qui, une fois encore, casse son image, brille par son second degré, et compte bien mettre la main sur cette figurine tant convoitée par son fils, le petit Anakin Skywalker. Plongeons dans l’ambiance festive et survoltée des courses de noël. Vous allez voir qu’on peut définitivement faire pire que les soldes annuels.
Vous y réfléchirez à deux fois avant d’acheter vos cadeaux de noël au dernier moment
Sorti le 11 Décembre 1996, une semaine avant le film Daylight (tiens, avec Stallone, rival de Schwarzy à l’époque), La course au jouet avait eu beau recevoir des tonnes de critiques négatives, il n’en avait pas moins été couronnée de succès avant et après sa sortie en vhs. Passer les fêtes sans avoir vu ce film est INCONCEVABLE. Un des films de mon enfance, une comédie de noël comme je les aime. Sa magie, ses chants avec sa festive « Jingle all the way » en tête, sa jolie morale (ici, on parle de la famille et de l’importance d’accorder du temps à chacun et à chacune), ses décorations, son père noël, ses rennes, sa neige, ses enfants heureux, cette bonne humeur, sa grande parade digne d’une parade de chez Disney (parade tournée dans les studios Universal à Los Angeles). Du grand spectacle dans votre télévision.
Rythme soutenu, on ne s’ennuie pas une seconde. Mettons de coté ce léger agacement de voir que Jamie n’a rien d’appréciable, rien d’attendrissant, rien d’attachant même s’il y a une part de nous qui essaye de justifier son comportement irritable. Jamie, c’est un peu ce genre de gosse pourri gâté et capricieux (merci les parents) qui n’accepte pas qu’on lui dise des fois « non ». Dans notre film, il n’est visiblement heureux que s’il obtient sa petite figurine qui dans 1 an ou 2, trainera dans son coffre à jouets ou finira cassée parce qu’il aura tenté de la faire voler en vrai (vous prêchez un converti). La séquence où il a une conversation plutôt agitée avec son père en dit long.
A la vision de cette séquence, on ne sait pas si on doit s’émerveiller à la fin ou sauter dans l’écran et lui flanquer deux, trois roustes. Une chambre décorée avec amour (un grand Captain América peint sur un mur, des tonnes de jouets, une parure de lit aux couleurs des 4 fantastiques) Jamie est vraiment malheureux avec tout ça ? Oui mais l’amour d’un père c’est plus important que des choses matérielles. Justement, c’est bien ça qui chagrine le plus puisque la suite n’est pas glorieuse lorsque l’on s’aperçoit que Jamie est un pur stéréotype de l’enfant dont on achète l’amour avec des cadeaux (tu m’offres un Turbo Man ? Oui ? Je t’aime très fort papa). Pas franchement réjouissant quand on voit tout ce que va endurer son père pour obtenir son jouet. C’est une comédie, faut pas chercher la petite bête. Heureusement, tout n’est pas négatif de ce coté. Non seulement on comprend que le gosse a beau être une tête à claques, il est en manque d’un père qui n’est pas assez présent, et puis, pour conclure le tout, il y a une jolie morale à la fin. De quoi rattraper cette grosse bourde exaspérante. Pour un peu, on aurait eu l’impression que le film faisait une éloge à la société de consommation.
« Raz le bol, raz le bol de Turbo Man, c’est clair ? J’en ai plus que
ma claque de Turbo Man. S’il y a quelqu’un qui ne doit pas me dire ce
que je dois faire c’est Turbo Man !!! »
Qui dit comédie familiale dit surenchère à gogo made in américa pour faire mourir de rire les enfants et leurs parents. Et quand il s’agit de surenchère, de séquences qui dépassent toute logique, un seul est le roi : Arnold Schwarzenegger. Pas de repos pour les héros, Schwarzy repart pour une nouvelle croisade haute en couleur et cette fois, destinée aussi aux plus petits. Dans sa quête, il devra affronter :
• Ted (Phil Hartman aussi détestable qu’hilarant, sorte de Ned Flanders sans moustache et en moins catho), son voisin, véritable homme parfait, célibataire vivant seul avec son fils, qui parasite sa vie de couple et mange SES cookies,
• des hordes de parents prêts à tuer pour obtenir le dernier exemplaire de Turbo Man (mais sinon il reste pas mal de Tigre Booster, compagnon de Turbo Man),
• des vendeurs de magasins de jouets qui lui rient au nez (oui, c’est pas très professionnel) parce que lui, en bon naïf, croyait qu’il restait un petit Turbo man quelque part,
• James Belushi (son partenaire dans Double détente) et son escouade de faux pères/mères noël vendant des jouets de contrefaçons,
• un officier de police toujours là au mauvais moment (un parent à John McClane ?),
• et Myron Larabee, roi des coups bas et timbré, un facteur lui aussi sommé par son fils de lui offrir ce jouet et qui ira TRES (TROP) loin pour l’obtenir.
On dirait que vous ne croyez pas au père noël !
Pour les fans de l’acteur Autrichien, on pourrait scinder leur groupe en deux : ceux qui apprécieront voir l’action hero casser son image et changer encore de registre, et ceux qui n’accepteront pas le voir souiller, humilier, friser l’hystérie à force de stress (c’est pas tordant de le voir dégommer une silhouette de Turbo man devant les gens choqués ?) et en prendre pour son grade. Pas de Predator à affronter, pas de fille à sauver, pas de futur chef de la résistance humaine à protéger, Schwarzy dans le rôle d’un banal père de famille vivant dans une tranquille banlieue chic. Qui l’aurait cru ?
Après Jumeaux, Junior, Un flic à la maternelle, l’acteur continue de jouer avec grande joie dans une nouvelle comédie afin de ne prouver qu’il n’est pas qu’une montagne de muscles qui brise des genoux et des nuques. Une fois encore, dans ce film, l’acteur montre qu’il a de belles valeurs familiales (je te vois déjà t’insurger, toi qui es au courant que l’acteur a commis un impair avec une certaine femme de ménage). Ca a beau être très drôle, Schwarzy a beau jouer les joueurs de football américain dans les allées remplies de monde dans les magasins de jouets (jusqu’à presque agresser une gamine pour une histoire de boule ? Ne le jugez pas, il fait ça pour son fils), ça n’est pas pour autant dépourvu de bons sentiments avec un père absent et maladroit qui cherche par tous les moyens à regagner le cœur de son fils, non sans enchainer moultes bourdes.
Personne ne se prend au sérieux, sauf quand c’est vraiment nécessaire. Jamais trop mièvre ou alors dans la lignée de ce que l’on pourrait retrouver dans un Maman j’ai raté l’avion, pas de retenues, tout le monde se lâche, on exagère quelque fois juste pour faire marrer le gugusse à votre gauche (ou votre droite) qui baille aux corneilles depuis 30minutes. Puis c’est plutôt appréciable de découvrir un peu plus la culture américaine, voir comment se passe les achats de noël là bas et l’envers du décor.
Enfant ou adulte, on se retrouve dans la même situation que nos protagonistes dans la vie réelle. Une série pour enfant, des pubs bien foutues pour leurs produits dérivés juste après chaque épisode. Les jouets stars victimes de leur succès. C’est bien connu, pour une franchise comme Batman, vos enfants voudront inévitablement en premier une figurine du charismatique Batman et pas une figurine du fade Robin en pleine crise de puberté. Pour Turbo man c’est pareil, tous les enfants veulent un Turbo Man. Pas de Démentor (le méchant) et encore moins de Tigre Booster qui en prend sérieusement pour son grade dans le film.
« On a une occasion dans l’année de prouver qu’on est pas des minables
et le résultat ? On se conduit en minable ».
Non seulement c’est drôle mais en plus c’est véridique. Si on y réfléchit bien, Turbo Man, il a des tonnes de gadgets et d’accessoires cool. Vous pouvez être sûr que votre enfant s’amusera avec. Mais le Tigre booster ? Hormis le fait d’être juste un peu mignon, d’être tout rose et n’avoir qu’un vulgaire jet pack, il n’a pas grand-chose de fun. Quant à Démentor, franchement, quel garçon voudrait jouer avec la figurine d’un méchant ? Partant de là, le réalisateur de La course au jouet s’amuse à ce moquer gentiment de cette problématique. Si j’avais deux reproches à faire au film ce serait tout d’abord du coté des effets spéciaux dans les 20 dernières minutes pourtant brillante et originales, et la psychologie du personnage de Jamie. Pour le reste, c’est nickel, du bon film de noël divertissant.
« Mot de passe ? Le père Noel est dur d’oreille ».
Au final, La course au jouet est une comédie culte à ranger aux cotés des autres comédies incontournables spéciale noël (Maman j’ai raté l’avion 1 et 2). Un Schwarzy grimaçant en forme olympique et se donnant à fond, des guests et des tubes de noël de choix, des séquences et répliques cultes, des situations cocasses, aussi hilarant que touchant, des surprises, le duo mythique Schwarzy/Sinbad, un Annakin Skywalker tout jeune mais qui commençait déjà à montrer trace de son coté obscur, une ambiance festive magique pour un film magique. A savourer comme une bonne part de buche.