Il faut bien avouer que le film a pris un coup de vieux mais on ne peut lui retirer ses qualités dans l'écriture, le rythme et les personnages (malgré les clichés). Succession de tirades énervées où chacun vide son sac sans jamais se soucier des autres, "La crise" est parfois jouissif (en particulier dans les monologues féministes de Maria Pacôme et Zabou Breitman) et parfois franchement exaspérant (la bien-pensance écolo-ayatollesque de jeunes ados têtes à claque, la défense caricaturale de la médecine chinoise, du yoga et de l'homéopathie (!!), le benêt Timsit forcément doté d'un grand cœur et d'une grande sagesse) mais on ne s'ennuie pas, ce qui est déjà beaucoup. "La crise" a indéniablement du caractère, dommage qu'il soit gâché par sa chape de moraline simplette, dogmatique et théâtrale. Pour le coup, au moins dans la façon de développer son propos, Coline Serreau a été visionnaire...