Dans l'ensemble tout y est : l'intrigue labyrinthique à souhait, les personnages qui ont le conflit à fleur de peau, le décor qui sent totalement les années 60… Joan Sfarr a réussi à retranscrire l'ambiance d'un polar de la série noire.
La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil est à ce niveau-là une réussite, une ligne de tension simple qui nous emmène dans les méandres d'un scénario peu compréhensible ; c'est aussi là que l'exercice touche sa limite car le dénouement en devient quasiment décevant. « Tout ça pour ça. » Où était donc ce personnage plein coupé en deux, presque manipulé par une alter-ego ? À quoi servent ces péripéties artificielles ?
La Dame devient d'un coup une sorte de petite histoire bien ficelée qui ne rend pas hommage à l'énergie qu'ont pu y injecter Sfarr et son équipe. Ils ont sans doute d'ailleurs fait avec ce qu'ils pouvaient, le réalisateur voulant au départ injecter quelque chose de surnaturel dans le récit, ce que les producteurs lui on refusé.
En France on peut faire des polars sans trop de problèmes ; le fantastique rend les producteurs frileux.