Je suis tenté d’écrire un article plus court que le titre de ton film, Joann. Déjà parce que le titre est interminable – ça, on s’en serait douté -, mais surtout parce que ton film l’est aussi – là, on s’en doutait un peu moins. Ne prends pas un air innocent, c’est ton troisième long-métrage, t’as décroché un César pour chacun des deux précédents. Et autant te dire que j’étais d’accord avec ça : j’ai plongé tête la première dans ton conte sur Gainsbourg – ce qui était quitte ou double pour un passionné comme moi -, et je suis retombé en enfance devant Le Chat du rabbin.
Alors, quand je suis tombé sur cette bande-annonce bien 70’s d’une jolie fille en quête de revanche, j’imaginais un rape and revenge poétique et brutal, pas un road movie laborieux. Attention, tout n’est pas à jeter – tu t’es encore fait plaisir sur les décors et la photographie, rien à redire là-dessus -, mais tu m’as rapidement laissé sur le bord de la route. J’ai juste vu passer une belle rouquine avec des lunettes dans une vieille Thunderbird, je n’ai pas eu la patience de voir si elle avait un fusil. Et puis j’ai fait demi-tour et je suis rentré chez moi.