La Dame en noir par Sophia
Je pourrais vous faire une longue critique, en vous racontant à quel point ça fait plaisir de voir renaître de ses cendres le bon vieux studio qui avait fait la joie de tous les amateurs d'angoisse gothique, à quel point c'est plaisant de ne pas être déçu après une attente, et quelle attente! Pensez donc, en prenant le parti de faire un film en costume, le réalisateur d'Eden Lake prenait un gros pari. Primo le choix de son acteur principal, on vient à peine de cloturer la saga Harry Potter, et l'on pouvait douter de la capacité du jeune acteur anglais à changer totalement de registre pour un film bien plus adulte. Mais les choix se sont faits et l'image parle bien plus que n'importe quel mot. Daniel Radcliff resplandit sous les traits d'un père en plein deuil devant affronter une maison hanté, un village plus que hostille aux étrangers et des morts mystérieuses frappant les enfants. Je n'ai pas pu m'empêcher de songer à Livide dans la description des lieux, la montée en puissance de la peur, le jeux des ombres, des grincements à peine audible: est-ce le bois qui travaille ou y a-t-il vraiment quelqu'un qui marche en haut? Dans un décor sublime, habilement mis en scène, quelques petites références aussi bien aux bons vieux films d'épouvante gothique, qu'aux films italiens, ou encore aux films de fantômes japonais, La Dame en Noir tire son épingle du jeu. A travers un film très classique, c'est par l'intelligence de son propos, et surtout la clairvoyance de son réalisateur qui nous trace ici certes un beau film d'épouvante mais surtout un drame psychologique et probablement l'un des récits les plus mélancoliques des dernières peloches sorties.