La Dame en noir par Karim
Certains acteurs disent qu'il ne faut pas renier les trophées, quels qu'ils soient. Celui de Daniel Radcliffe aura été d'être le fil conducteur de la saga "Harry Potter" et avec la fin de la série, une nouvelle carrière s'offre désormais à lui dont l'objectif premier sera de lui retirer ce rôle qui lui colle à la peau. La première étape de cette deuxième vie s'appelle "La dame en noir", une adaptation du roman de Susan Hill. Rencontre improbable du cinéma argentique et du numérique, ce long-métrage mise sur son atmosphère envoûtante et ses décors gothiques inquiétants pour raconter un drame humain et respecte tous les codes de la grande époque de la Hammer (et ce, jusqu'à la caricature : la campagne grise et embrumée, les villageois bornés et apeurés, le cocher austère et sa charrette, le manoir lugubre et poussiéreux, l'aristocrate louche, le héros innocent ...).
La Hammer renait de ses cendres et prend les codes des films qui ont fait son succès: maison hantée, fantômes terrifiants, morts horribles et ambiances embrumées, et ça marche pas trop mal ! L'ambiance est là, brumeuse, glauque, poisseuse comme les marais qui entourent la maison lugubre à souhait. Les habitants sont hostiles et renfrognés et le fantôme bien torturé. Rien de bien neuf donc, ni dans l'histoire ni dans la façon de la traiter mais pour peu que l'on accepte de se laisser porter ça reste diablement efficace. On sursaute, s'inquiète dés que le héros doit regarder derrière lui de ce qui pourrait apparaitre. Décors (naturels ou pas), costumes, éclairages et photo : impeccable.
Daniel Radcliffe, dans son premier rôle post Harry Potter, s'en sort avec les honneurs même s'il n'a pas trop à forcer son talent, il faudra donc encore attendre pour savoir s'il parvient à se défaire de sa défroque de sorcier. L'excellent Ciaran Hinds en hobereau local très impliqué l'aide un peu dans le film, tout comme le reste de la distribution. Rien de bien révolutionnaire donc, mais pour tout amateur, c'est un petit film qui fait toujours plaisir.
La Dame en Noir remet la Hammer en marche avec toutes les codes des films d'épouvante, ce film permet aussi à Daniel Radcliffe de laisser les lunettes de Harry Potter brillamment.