Lors d'une visite à Mexico, un touriste américain va tomber amoureux de la tauromachie, et de ce que la corrida représente aux yeux du pays. Mais il n'y a pas que cette tradition-là qui le séduit...
La dame et le toréador est le projet d'une vie pour Budd Boetticher, ardent défenseur de la tauromachie, pratiquant lui-même à ses heures perdues, et qui souhaite faire découvrir la corrida au public américain. Du coup, il en ressort un film un peu didactique, vu à travers les yeux de Robert Stack (qu'on connaitra surtout dans la série Les incorruptibles), mais surtout, ce qui le rend intéressant, une approche quasi-documentaire, avec la présence de véritables personnes du milieu.
On voit bien ce que représente la corrida pour le peuple mexicain, une sorte de fête dans laquelle les toréadors sont déifiés, on assiste également aux entrainements, et bien entendu aux novilladas qui peuvent être parfois mortelles, car le taureau n'est pas là pour rigoler.
C'est ce qui le différencie de films sur le sujet comme Arènes sanglantes ou plus récemment Manolete, car on sent que le réalisateur connait son sujet, avec un respect évident pour cette discipline, qu'on peut ne pas aimer j'en conviens, mais filmé avec une évidente générosité. Du coup, l'histoire d'amour puis de rivalité avec Joy Page et Gilbert Roland paraissent un peu secondaires.
La sortie de La dame et le toréador se passera très mal, car le studio en coupera plus de 30 minutes à la sortie, et il faudra attendre quatre décennies plus tard, l'intervention de Robert Stack qui avait gardé une copie de la version complète, pour que le film soit enfin visible dans la version voulue par Boetticher. Ce qui n'est justice pour son œuvre la plus personnelle.