Il y a une étrange promesse en guise d’introduction. Une voix off raconte les talents hors pair d’un comédien de kabuki sur le point de se reproduire sur scène dans la peau d’une jeune femme se transformant en lion. Les plans fixes de sièges vides, coulisses désertes et scène abandonnée se succèdent en accompagnement de cette présentation de brève de presse, volontaire et fantasque, racontant l’histoire que l’acteur s’apprête à incarner. On se croirait dans un Resnais. Puis soudain, le lion entre en piste, le comédien en question effectue sa danse. Et Ozu filme ça le plus platement du monde, à trois caméras, dans une captation sans passion ni génie, pour une commande de l’Association culturelle du Japon. La promesse initiale est éventée car elle n’est pas relayée par une promesse de mise en scène. C’est comme si Ozu avait disparu, dévoré par le lion. Reste un beau témoignage.