Une valse à 4 temps
Techniquement magnifique, La Danseuse pêche clairement au niveau de l'écriture brouillonne et du traitement superficiel des personnages. Film d'époque, on est d'abord porté par l'histoire de Loie...
le 14 mai 2016
21 j'aime
J'ai eu l'extrême chance ce lundi 12 septembre d'assister à l'avant-première de "La Danseuse" en présence de la novatrice réalisatrice Stéphanie DiGiusto et de la brillante Soko.
Soko est une Artiste que je suis depuis maintenant presque 10 ans, j'avais 13 ans quand j'ai découvert cette voix si particulière, si empreinte de mélancolie, de doute, de souffrance... Sa voix, ses textes mais aussi ses rôles au cinéma m'ont suivi tout au long de mon adolescence et également au début de ma vie d'adulte. (Sa chanson "Shitty Day" est devenu un hymne mais aussi le nom de mon blog quand j'avais 14 ans...) Son rôle dans l'excellent "Augustine" m'a accompagné lors de mes cours sur l'Hystérie (Psychologie). Vous l'aurez compris, j'apprécie beaucoup l'Artiste qu'est Soko mais aussi l'être humain qui se cache derrière ses cheveux décolorés, ses tenues vestimentaires excentriques (dont je suis particulièrement fan), une femme peu sure d'elle, timide, un brin naïve, folle, différente...
Ce que je retiens de ce film c'est l'interprétation de Soko dans le rôle et la peau de Loïe Fuller. Sublime, tout en maladresse, touchante, sincère... Sa persévérance, son acharnement, mais aussi son mal être, le dégoût de son corps est très bien mis en valeur par Soko et par le choix de la réalisatrice et de toute son équipe. Fait marquant : Stéphanie DiGiusto nous a expliqué qu'il n'existe aucune trace vidéo de Loïe Fuller quand elle danse. On voit bien lors du film que Loïe Fuller est une femme de l'ombre, elle est toujours en retrait et lors de ses représentations, il est rare qu'elle aille saluer le public, ça montre certainement un manque de confiance que la réalisatrice a très bien retranscrit...
Le film est simple, sans fioriture inutile (à l'américaine), de même pour les acteurs, jamais trop, ni de pas assez. Et pourtant quand le film s'est fini, j'ai eu ce sentiment de "pas assez", pas assez de Mélanie Thierry, pas assez de danse et pourtant plus le temps passe, plus le "pas assez" se transforme en ce qu'il fallait. L'importance du rôle de Mélanie Thierry se fait tout en subtilité par les sourires, les regards, par sa simple présence, pas besoin de la voir tout le long, justement cela apporte au film, cette femme de l'ombre qui se trouve être le véritable amour de Loïe, le personnage central de la vie de Loïe. D'ailleurs les seconds rôles sont très bien joués, bien menés, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel, Lily Rose Depp... Très bon choix pour Lily Rose Depp car comme Isadora Duncan, elle est jeune, à une grâce innée, et des facilités pour son âge, à voir par la suite.
De même pour les danses, c'est mon côté amatrice de danse qui parle, j'aurais voulu en voir plus, mais ce film n'est pas un film de danse, plutôt un film sur Loïe Fuller et sa danse... En tout cas les scènes de danse jouaient par Soko (pas de doublure) sont juste à couper le souffle, d'une beauté (jeu des lumières, miroirs), d'une sensibilité, ce sentiment d'urgence qui habite Soko apporte beaucoup. Je pense qui si je n'avais pas été entouré pas mes amies et plus de 400 inconnus, j'aurais versé une petite larmichette sur ces scènes car il se trouve que c'est l'un des moyens d'expression qui me touche le plus, les arts sont tous des moyens expressions à part entière que j'affectionnent particulièrement...
En résumé, très beau film, tout en fragilité, émotion, subtilité... Soko est décidément une Artiste qu'il faut suivre de très près. Il me tarde de le revoir et surtout de me renseigner sur la vie de Loïe Fuller.
Après de chaleureux applaudissements, nous avons eu droit aux questions. Je suis très heureuse d'avoir pu rencontrer la réalisatrice Stéphanie DiGiusto et Soko. C'est très intéressant d'avoir le point de vu et des explications de la réalisatrice et l'actrice phare du film. Elles ont été très simples, et ont répondu avec sincérité aux questions. Soko avait sa famille dans la salle (Bordeaux) ce qui a permis de détendre l'atmosphère car, faut pas croire mais c'est assez intimidant pour elles comme pour nous. On voit la passion et l'admiration que Stéphanie DiGiusto a pour Loïe Fuller, elle a quand même mis 6 ans pour faire ce film. Elle nous a sorti pleins d'anecdotes comme le fait que la tombe d'Isadora Duncan est fleurie, sa pierre tombale est ornée de lettres en or alors que celle de Loïe Fuller a été abandonnée à la végétations, mais aussi vandalisée (plus de pierre tombale)... Ou encore, que Loïe a force de manipuler des produits nocifs et dangereux (pour ses danses) s'est rendue "presque" aveugle, et que sa réaction a été d'être "soulagé" car, comme cela elle n'aurait plus à voir son corps.
Soko est une touche à tout, j'espère la voir plus souvent dans des films car elle a beaucoup de talent (comme dans la musique me direz-vous) ! De même pour la réalisatrice Stéphanie DiGiusto, je suis impatiente de découvrir ses prochains projets.
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Créée
le 13 sept. 2016
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