Premier film vu à Cannes, sans aucune idée de ce dans quoi je m'embarquais, ne connaissant ni le pitch (à peine quelque mots sur le dépliant du Festival, évoquant une "autobiographie imaginaire"), ni le réalisateur.
Et bien j'y suis allé, et bien mal m'en a pris. Le film est une suite décousue de scènes absurdes qui sont censées évoquer les souvenirs d'enfance du réalisateur en les détournant, mais hélas il n'y aucun fil rouge, aucune liaison entre ces souvenirs, qui oscillent entre le glauque et le tragiquement absurde. Rien ne fait sens, mais ce n'est pour ça que le film dégage un fort pouvoir d'évocation.
Là où un livre comment "Cent ans de solitude" qui lui aussi aime à jouer avec l'absurde parvient à faire rêver, à faire comprendre, et à rendre vivants ses personnages dégénérés, ici il ne se crée aucun lien émotionnel avec le spectateur, qui en est réduit à contempler à ce qui ressemble à des pantins désarticulés gesticulant en tout sens.
Rien ne fait sens, la moitié des scènes sont super-glauques (merci la douche dorée en full frontal, ça réveille), l'autre moitié fait un flop (quid du air combat avec bruit de lasers contre des nazis qui passaient par là ?).
Bref, non merci. Une immense private joke sous ectasy, qui ne réjouira que les natifs de Tocopilla, la ville réunissant l'essentiel de l'action (si on peut employer ce mot).