La Danza de la Realidad par cinematraque
Mais ce qui différencie La Danza de la Realidad des premiers films de Jodorowsky et le hisse au-delà est cette alchimie trouvée entre performance plastique et propos intimiste, dans une exubérance toujours justifiée. Si les motifs restent invariables, on est loin de la surenchère transgressive et provocatrice des premiers films cultes du cinéaste, ancrés dans la temporalité traumatique des années 1970s. Jodorowsky se livre ici à une introspection sous forme de rêverie poétique à l’imagerie foisonnante, dans laquelle l’émotion l’emporte sur la provocation. En témoigne la relation entre la mère et son fils, d’une ambiguïté toujours contenue, avec notamment cette scène magnifique dans laquelle le jeune garçon et sa mère s’enduisent de cirage pour mieux se fondre dans l’obscurité et dompter les ténèbres dans une parade joyeuse et effrénée.