La Déesse de feu
5.7
La Déesse de feu

Film de Robert Day (1965)

Aïe. Classé comme un film d’aventures, ce film envoie la Hammer sur les ronces comme quasiment à chaque fois qu’elle veut s’essayer au genre. Et c’était presque couru d’avance. Car comment exprimer le souffle de l’aventure quand le récit se retrouve coincé dans une cité inconnue, réduite à deux salles et à quelques figurants habillés en soldats romains ? Pour le côté épique, évidemment on repassera, surtout que les seuls décors extérieurs (un désert pourtant très joli) ne sont que le théâtre d’un déplacement à dos de chameaux puis à pieds jusqu’à ladite cité sans aucune péripétie notable.


Les enjeux, quant à eux, ne sont pas bien clairs : la déesse du royaume, frappée d’immortalité, s’échine à attirer à elle celui qu’elle croit être la réincarnation de son ancien fiancé 2000 ans plus tôt. Les compagnons de voyage de ce dernier sont très mal définis et on regrette que le personnage de Peter Cushing soit aussi mal utilisé. Face à eux se dresse un prêtre incarné par Christopher Lee qui veut devenir immortel à la place du fameux promis. Autant le dire d’emblée, l’ensemble est mou comme une chique et les péripéties, pour peu qu’on puisse les définir ainsi, sont d’une pauvreté affligeante. Le récit se perd dans une improbable romance séculaire dont les ressorts sont les infidélités avérées, en différentes époques, du fiancé de la déesse. Interprétée par Ursula Andress, la déesse est au cœur de ce récit immobile qui ne semble que capitaliser sur la présence de l’actrice dans des tenues plus ou moins affolantes afin de s’assurer son succès. Évidemment, c’est très insuffisant.


Le résultat est d’un ennui poli. On trouve bien quelques éléments intéressants (la fosse enflammée où on jette les traites qui annonce celle d’Indiana Jones et le Temple maudit) mais les décors kitsch à souhait, l’absence de rythme et les dialogues qui racontent les événements car incapables de les montrer compromettent l’aventure attendue. Franchement dommage pour son joli casting et son histoire qu’une paresseuse adaptation n’a pas su rendre aussi envoûtante que le roman dont elle s’inspire. Vive les productions gothiques de la Hammer autrement plus convaincantes et intemporelles que ce film daté et sans âme.


Play-It-Again-Seb
3

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le 21 févr. 2024

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PIAS

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