En théorie, j'évite la comédie romantique à la française, à cause du ton souvent vulgaire, et du manque de style qui s'y retrouve. Mais là, j'ai cédé à mes principes (pas de quoi en faire un fromage non plus), car d'une, il y a Audrey Tautou, de deux, il y a François Damiens, et de trois, la bande originale du film est composée par une chanteuse que j’idolâtre : Emilie Simon !
Cette comédie, douce-amère, démarre mal avec le décès du mari de Nathalie (Audrey Tautou), ce qui va la conduire à s'enfermer dans son travail, jusqu'à ce qu'elle embrasse, sans raisons, Markus (François Damiens), un employé qui passait à son bureau. De là va se créer une relation assez inattendue, surtout de la part d'un type que l'on croit insignifiant, sans charisme ou charme aucun. Et pourtant, comme dirait l'autre, la beauté est intérieure.
Il est difficile de ne pas voir que c'est tiré d'un livre, avec sa profusion de voix off et de citations qui sonnent parfois justes (" J'ai rendez-vous avec Nathalie à 11h30 - Et alors ? -Il est 11h29, donc j'attends").
J'aime bien aussi l'idée des Pez, ces petits bonbons dont on sous-estime jamais le fort pouvoir de séduction, effet garanti durant le film.
Quant à la musique, composée par Emilie Simon, elle provient en grande partie de son album Franky Knight. Il faut rappeler que cet album est un hommage au compagnon de la chanteuse, décédé avant la sortie du disque, et donc correspond aussi au film des Foenkinos, qui parle avant tout du deuil amoureux et de la difficulté de se reconstruire. D'où le fort sentiment de mélancolie qui se dégage de cette bande originale.
Les acteurs sont assez justes, surtout François Damiens, qui reste très sobre, et Audrey Tautou illumine toujours mon regard, surtout dans la scène de la boite de la nuit. Plus sérieusement, elle aussi reste minimale.
Il y a aussi Joséphine de Meaux en copine idéale, et Bruno Todeschini, dont leur seul apport est d'être surpris par l'apparence de Markus, alors qu'ils s'attendaient à ce que le prince charmant de Nathalie soit un beau gosse.
Les deux réalisateurs, David et Stéphane Foenkinos, dont le premier a écrit le roman éponyme (jamais mieux servi que par soi-même) sont aussi dans ce registre simple, mais on sent que le cadre a bien été travaillé.
En fait, c'est trois fois rien, je l'aurais sans doute oublié après cette critique, mais ça reste un joli petit film, assez sensible, et dénué de vulgarité. C'est déjà pas mal pour un film romantique français, non ?