Mourir à petit feu

Béatrice, 19 ans, est apprentie coiffeuse dans un salon. Lors de ses vacances, elle rencontre François, un étudiant en lettres. Voilà deux jeunes gens qui se retrouvent sur la côte normande. On s'attend à une histoire d'amour tendre. Qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? Sauf que ces deux protagonistes sont diamétralement opposés. Béatrice est timide, douce et innocente tandis que le premier amour de sa vie est obsédé par la réussite sociale. À peine installés à Paris, leurs différences deviennent évidentes et leur vie en couple commence à se découdre. Quand Béatrice n'est pas capable de suivre des discussions intellectuelles, François ne cache pas son mépris. Petit à petit, il la détruit avec des remarques cruelles. Elle n'a même pas le droit de manger une pomme quand il travaille. Un beau jour, il décide que cette modeste coiffeuse ne lui convient plus. Il veut la larguer comme une moins que rien. Au premier abord, on peut dire que ce film met en lumière les différences de classe. Cependant, à mon avis, c’est plutôt une étude psychologique d'une relation toxique. Il examine en détail une relation où un partenaire détruit l'autre avec de la cruauté au quotidien. J'ai été impressionnée par le jeu d'Isabelle Huppert. Elle incarne Béatrice avec fragilité et douceur. Elle est tout à fait convaincante en victime d'une destruction à petit feu.