La dernière cavale, c'est un peu un film qui vise la bonne cible, mais qui tire systématiquement à côté.
Il y a pas mal de bonnes idées, sur la façon dont le larcin tourne court, sur les rapports avec des otages tantôt fascinés, tantôt horrifiés, sur les traques qui s'engagent...
Mais dès les premiers instants, on voit bien que ce film ne sera pas aussi réussi qu'il aurait pu l'être. En fait, ça commence même dès les premières notes du générique, avec un choix de chanson pas très heureux, qui sera une grande constante tout au long du long métrage.
Il y a aussi un sens du récit loin d'être abouti, avec certaines élipses franchement ratées (mais en même temps très drôles) et des séquences écourtées alors qu'elle demandaient à être creusées.
On peut regretter également un manque d'emphase vis-à-vis des paysages parcourus, entre Nevada et Nouveau Mexique, mais c'est un regret peut-êter plus personnel.
Enfin, les personnages oscillent entre le très bon (Vincent Gallo, en chef de bande dépassé par un Kiefer Sutherland un peu trop carricatural) et le banal, voire le cliché (Mykelti Williamson, qui porte tous les clichés sur les noirs au cinéma).
Il y avait pourtant, là aussi, des choses intéressantes, comme le regard des otages sur leurs ravisseurs, la relation amoureuse qui se construit au milieu de cette fuite en avant, mais une fois encore, rien n'est abouti, et tout est ruiné par une bande son vraiment pas terrible.
Dommage, donc.