Parti de campagne
Aujourd'hui, vous vous en fichez probablement, mais je devais travailler, me lever à l'aube et suer sang et eau pour gagner mon crouton de pain quotidien et le verre de rouge qui va avec... Un...
Par
le 4 avr. 2013
22 j'aime
17
Dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, le maire sortant se prépare à une cinquième réélection. Mais celle-ci ne serait-elle pas celle de trop ?
Dès la parution du roman, sorti deux ans plus tôt, John Ford s'est battu pour faire ce film, et avoir Spencer Tracy au casting, ce dernier retrouvant le réalisateur vingt-huit ans après Up the river.
Et il a eu raison, car Tracy y est formidable, un modèle de maire idéaliste, parfois roublard, mais toujours juste dans ses convictions, proche du peuple, et au fond son conservatisme va agacer ses détracteurs et certains de son propre clan.
On voit bien la préparation de l'élection, avec un candidat qui est clairement montré comme un pion inexpérimenté, qui est manipulé par plus puissant que lui, avec une scène éloquente où, interviewé à la télévision, il arrive à peine à parler, terrassé par le trac. Quant à Spencer Tracy, c'est la force tranquille, d'un calme olympien, qui traine parfois un boulet en la personne de son fils, qui vit clairement à ses crochets, mais ne s'en laisse pas démordre par ses conseillers. Il a d'ailleurs une relation assez touchante avec son neveu, un journaliste sportif issu de l'autre camp, et qui le considérerait comme son véritable fils.
John Ford considérait La dernière fanfare comme un film de chambre ; ça n'est pas péjoratif, mais pour expliquer qu'il y a plus souvent de scènes en intérieurs, en studio, que des extérieurs. Ces dernières sont davantage présentes pour montrer les hourras de la foule, avec la présence d'un seul travelling, qui est magnifique, mais que je ne peux pas raconter car il dévoile une part de l'intrigue, où pour paraphraser, un homme remonte le courant.
Il n'est pas interdit d'y voir en ce maire vieillissant un idéal pour Ford, un homme bon et généreux, qui se soucie de tous, au mépris de sa propre santé, un héros à l'américaine, pourrait-on dire.
Peu cité quand on parle de John Ford, La dernière fanfare mérite pourtant bien des éloges et notre attention, car malgré qu'il date de 1958, il reste toujours autant actuel sur les coulisses de la politique, même à l'échelle d'une petite ville, et réalisé de haute volée.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes films du mois.
Créée
le 20 nov. 2020
Critique lue 440 fois
6 j'aime
D'autres avis sur La Dernière Fanfare
Aujourd'hui, vous vous en fichez probablement, mais je devais travailler, me lever à l'aube et suer sang et eau pour gagner mon crouton de pain quotidien et le verre de rouge qui va avec... Un...
Par
le 4 avr. 2013
22 j'aime
17
Alors dans la dernière partie de sa carrière, John Ford livre ce que certains considèrent comme son testament politique, The Last Hurrah. On retrouve typiquement ce qui peut intéresser Ford à ce...
le 28 janv. 2024
10 j'aime
16
Moi qui suis généralement friand de films situés dans le monde politique, je n'ai pas été autant séduit que prévu par "The Last Hurrah", œuvre de fin de carrière pour John Ford, qui adapte un roman...
Par
le 26 mai 2022
9 j'aime
Du même critique
(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...
Par
le 18 févr. 2022
44 j'aime
Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...
Par
le 11 nov. 2012
44 j'aime
3
Au XVIIIe siècle, sur le territoire des Comanches, une jeune indienne, Naru, va devoir faire face à une créature inconnue qui a le pouvoir de disparaitre... Le carton de Predator, le film signé John...
Par
le 7 août 2022
42 j'aime
9