Je n'ai jamais vu Paris
La dernière fois que j'ai vu Paris, c'est un mélodrame proprement fait, mais manquant d'aspérités. Van Johnson (pas à la hauteur), tombe amoureux de Liz Taylor. Lui est un soldat américain fêtant la...
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le 26 juil. 2024
La dernière fois que j'ai vu Paris, c'est un mélodrame proprement fait, mais manquant d'aspérités. Van Johnson (pas à la hauteur), tombe amoureux de Liz Taylor. Lui est un soldat américain fêtant la libération de Paris, elle est la fille évaporée d'un faux riche, propriétaire de concessions pétrolières sans pétrole. Liz Taylor a une sœur, engagé à un copain de Van Johnson, mais elle, c'est Van Johnson qu'elle aime, au premier regard.
Avec tout ça, on rêve d'un flamboyant mélodrame à la Douglas Sirk. La liesse de la libération de Paris, l'ascension des nouveaux riches quand, surprise (ou pas), les concessions pétrolières s'avèrent finalement receler du pétrole, puis le ver dans le fruit, l'ennui d'un couple qui ne s'aime pas vraiment et qui n'arrive plus à tromper son ennui ni à passer outre les déceptions.
Deux ans plus tard sort Géant, de George Stevens, qui sera tout ce que La dernière fois que j'ai vu Paris n'est pas. Car de tout ce programme on ne verra pas grand chose. La libération? L'occasion d'une scène d'introduction, et on laisse tomber. L'ascension des nouveaux riches? Un jour ils sont pauvres, mais vivent au-dessus de leurs moyens, l'autre jour ils sont riches, et vivent de même. Le couple qui ne s'aime pas réellement? On passe brusquement de tout va bien à tout va mal.
Les ellipses sont particulièrement gênantes en ce qu'elles constituent justement ce qu'on aurait voulu voir, tout le cheminement qui aurait pu nous attacher aux personnages, en les voyant dans leur quotidien, les ancrant dans une réalité qui manque cruellement, or comment s'attacher à eux si on a l'impression qu'ils n'évoluent pas dans la réalité?
En somme, La dernière fois que j'ai vu Paris, c'est un mélodrame désincarné, réduit à exposer ses poncifs comme des passages obligatoires, et non comme le résultat logique d'une intrigue bien ficelée qu'on aurait vu se développer. Quant au lieu, quelle importance finalement, puisque jamais le film ne nous donnera le sentiment d'un film qui existe en-dehors de ses personnages. Paris certes, mais un Paris spectral, inexistant.
L'ensemble est tout à fait regardable, on se dit même par moments, tiens c'est pas mal, et puis après on oublie, pas assez bon, ni assez mauvais, un film jetable en somme, on n'a pas passé un moment désagréable, mais on n'en redemande pas.
Créée
le 26 juil. 2024
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