"The Last Legion" part d'idées tout à fait intéressantes à transposer au cinéma. D'un côté, montrer la chute de Rome en 476, et l'exil du jeune Romulus Augustus, dernier empereur romain d'occident. De l'autre, faire un lien avec la légende arthurienne. Ce qui a en outre un certain sens, la chute de Rome étant souvent considérée comme la fin de l'Antiquité et le début du Moyen-Age. D'accord pour les intentions, quid de l'exécution ?
Clairement, soit le film n'a pas eu les moyens de ses ambitions, soit le talent derrière l’œuvre est insuffisant. Car le résultat est digne d'une série B tout juste potable. Dialogues ras-des-pâquerettes, facilités scénaristiques par palettes, plans CGI hideux, méchants artificiels (Vortgyn n'a que quelques minutes d'apparition et zéro développement, Wulfila... veut juste vaguement se venger d'un enfant et de son propre patron ?). Pourtant, si le budget n'atteint pas celui d'un gros blockbuster, cette production britannico-franco-italo-slovaquo-tunisienne (!) aligne tout de même près de 70 millions de dollars, somme confortable qui devrait se voir à l'écran !
Face à un Ben Kingsley qui surjoue allègrement (problème de direction ?), Colin Firth donne à peu près le change, et est l'un des rares protagonistes à avoir un peu de développement, de même que Aishwarya Rai. Si la présence de l'actrice indienne est historiquement discutable, son charme et son dynamisme relève régulièrement la sauce. Par contre Thomas Brodie-Sangster est totalement transparent en empereur censé avoir perdu sa famille et sa patrie. Certes, son personnage est jeune, mais tout de même !
On ne va pas mentir, les séquences de combat demeurent correctes (même si la chute de Rome expédiée en un petit combat dans une cours, c'est limite !). Et il est toujours agréable de voir des péplums, genre qui reste aujourd'hui assez rare. Mais sur un thème similaire, on préférera largement "The Eagle", sorti 4 ans plus tard.