S'ils sont totalement inconnus en France, Jules Bass et Arthur Rankin Jr. ont pourtant grandement œuvré dans l'univers de l'animation et ce, depuis les années 60. Si leur film le plus connu reste foncièrement l'inédit Mad Monster Party?, les amateurs les connaissent surtout pour leurs adaptations des romans de J.R.R. Tolkien The Hobbit et The Return of the King. Alternant entre le dessin animé traditionnel et le stop-motion, les deux réalisateurs ont pondu plus d'une vingtaine de téléfilms et courts-métrages animés dont l'un des rares long-métrages ciné est La Dernière Licorne, second film de leur filmographie à être sorti en France...
Avec leur chara-design typique, leur goût prononcé pour les adaptations classiques (les contes de Perrault, Rodolphe le renne au nez rouge, Frosty le bonhomme de neige, "Le Vent dans les saules", entre autres...) et les habituelles chansons folkloriques disséminés dans leurs films, Bass et Rankin ont créé un petit empire discret mais efficace dont on retrouve toutes les caractéristiques dans cette adaptation du roman éponyme de Peter S. Beagle. Nous suivons donc les péripéties de la dernière licorne foulant encore la terre à la recherche de ses congénères, sensément enlevées par un terrible taureau de feu. Aidé par un apprenti magicien et la femme d'un bandit de grands chemins, l'animal mystique va parcourir le pays non sans dangers...
Sorti au début des années 80, le film mélange une animation fluide, propre aux deux réalisateurs, avec celle reconnaissable entre mille de l'animation japonaise pour un résultat très réussi. Le scénario, bien qu'extrêmement simpliste, reste plaisant et suffisamment féérique pour plaire aux petits comme aux grands. On regrettera seulement des chansons un peu trop présentes lors de passages un brin ennuyeux qui, dans un élan de mélancolie appuyée, ralentissent le film (le long passage chez le roi Haggard par exemple). Au final, contenant autant de défauts que de qualités, La Dernière Licorne est certes le meilleur film du duo américain mais montre également leurs limites. Reste un bon petit dessin animé des 80s magique et envolé.