Dans mon infinie quête du western, ce film sera sans doute quasi définitivement catalogué comme le plus réaliste (en tout cas de ce que je m'imagine de la conquête de l'Ouest).
Il y eut les westerns de l'âge d'or hollywoodien, qui visaient, dans un long premier temps, à mythifier l'époque, puis ensuite à commencer à le déconstruire, puis les italiens, qui ont renversé la table, stylistiquement et narrativement, et, de nouveau, les américains, qui ont creusé cette veine de la déconstruction, sans jamais descendre au niveau de la vie du quotidien.
Car c'est ça que le film raconte : le quotidien des pionniers, lent, âpre, dangereux, en quête d'eau et de la bonne piste. C'est relativement simple tout en étant ambitieux, car cela implique le choix de raconter les à-côtés de l'histoire plus que l'histoire elle-même.
On a souvent négligé, dans les westerns, cette quête de l'eau, comme instrument de survie, pour la soif, l'hygiène, la cuisine. Or, dans un pays sans infrastructure, qui plus est souvent désertique, cette quête est majeure. Mais comment la raconter ? En rendant quotidienne cette obsession, au détriment de quasi tout le reste.
En écrivant ces quelques lignes, je me dis que je n'étais pas réceptif au moment du film, sans doute fatigué, car, en effet, l'enjeu du film, mais son esthétique aussi, son parti pris plutôt du côté des femmes, méritait une attention que je n'ai pas su avoir. La fatigue ? On pourrait reprocher au film de ne pas avoir su la maintenir. Mais on pourrait aussi considérer que le cinéma, ce n'est pas que du James Bond. C'est une multitude de destins, de routes, de choix. Donc, je re-regarderai ce film un jour.