Fiction d'anticipation catastrophiste australienne (un genre en soi !), cette "Dernière Vague" est une réussite à plus d'un titre. Comme l'ensemble de ses tout premiers films, Peter Weir y trouve une matière visuelle à la lisière du sommeil et du rêve - cet espace indéterminé - comme sous hypnose... Sydney se retrouve parcourue par des rites aborigènes ancestraux. Etrangeté inquiétante et pourtant limpide qui enveloppe tout, le fil du récit ne se casse jamais, et le spectateur suit, halluciné, un avocat aux prises avec le monde inversé d'une société dont on a souhaité l'étouffement. Féérie, magie, questions sociétales, un je-ne-sais-quoi qui, depuis 1977, demeure inexplicable (et conséquemment beau).