Merveille de fantastique romantique d'une sensibilité à fleur de peau, de par la maîtrise du réalisateur à narrer son histoire au plus près des tourments des personnages et du jeu dépouillé des comédiens méconnus auquel on s'identifie promptement, La Dernière vie de Simon est un miracle d'émotions vertigineuses. Tant et si bien que pour une première réalisation (qui plus est ovationné de 3 récompenses !), Léo Karmann cultive une incroyable maîtrise à narrer son récit sous couvert d'argument fantastique redoutablement efficace. Notre héros Simon ayant la faculté de changer d'apparence en touchant une personne. Or lors de l'accident mortel de son meilleur ami Thomas, il décide d'usurper son identité afin de ne pas faire souffrir les parents. Mais jusqu'à quand pourra t'il préserver ce secret éhonté ? Spoil ! Si bien que la soeur défunte de Thomas commence à suspecter son identité. Fin du Spoil.


Dans la ligné du cinéma de Spielberg pour sa féérie retrouvée auprès d'attachants ados d'une profonde humanité (dès le 1er quart d'heure nous sommes en terrain connu) et pour l'art de narrer son récit impeccablement charpenté, La Dernière vie de Simon nous emporte dans un vortex d'émotions où les larmes coulent sans pouvoir les retenir. Les personnages, amicaux et familiaux, étant les moteurs d'un douloureux récit à travers ses thématiques du deuil et de l'apparence que Léo Karmann aborde avec une surprenante affectation pour le genre "Fantastique". Celui humble, épuré, noble, dénué de fioriture pour appâter vainement la galerie, si bien que le don de Simon est uniquement utilisé en fonction de ses choix moraux à couvrir son secret pour un enjeu d'amour parental (lui qui était orphelin avant de rencontrer Thomas) et sentimental (sa relation interdite avec Madeleine, soeur de Thomas auquel il s'est confondu depuis sa mort). Sorte de poème mélancolique sur le sens du sacrifice à travers une romance chétive compromise par le simulacre et le mensonge, La dernière vie de Simon traite de rédemption et de pureté du coeur lorsque l'apparence n'a plus lieu d'être. Le couple fragile formé à l'écran dégageant une profonde intensité émotionnelle à l'écran au fil de leur évolution morale en perdition.


Sublime conte romanesque touché par la grâce de ses interprètes méconnus infiniment attachants, La Dernière vie de Simon aborde le genre Fantastique avec souci de perfection. Car lorsqu'un auteur croit éperdument en ce qu'il filme, les attentes du spectateur demeurent payantes de par sa constante appétence à contempler la progression du récit avec une fascinante expectative.


Récompenses:
Festival d'automne de Gardanne 2019 : Prix du public
Mon premier festival 2019 : Prix du public
Festival de Brides-les-Bains 2019 : Prix du public

BrunoMatéï
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le 2 mars 2021

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Bruno Matéï

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