1 stylo, 2 blocs papiers, 3 acteurs
Il existe deux raisons de se dire « merde ! J'aurai pu le faire moi-même ce film ! »
(le mot film, dans la phrase ci-dessus peut, bien entendu, se décliner de multiples façons)
La mauvaise raison est la plus évidente : même si elle est souvent parfaitement fausse (un mauvais film, mal réalisé, monté, joué demande bien plus de connaissance que le commun des péquenauds que nous sommes, affalés dans nos canapés difformes, ne pourront jamais amasser), c'est cette idée en regardant un navet, un bon gros nanard, que bon... comment un producteur a-t-il pu croire en un ...truc aussi improbable que le sujet de consternation qui défile devant nos yeux rougis par tant de médiocrité depuis bientôt deux heures... hein , hein ? Comment, parce que franchement, même moi j'aurai pu... ?
La bonne raison, c'est quand on se dit « merde, c'est simple, sans artifice, ça a du coûter deux euros six centimes (j'adapte) et je m'en veux de pas y avoir pensé !
« La disparition d'Alice Creed » fait résolument parti de cette deuxième catégorie.
3 acteurs, 1 appart et hop, nous voilà partis vers 96 minutes plutôt intenses de vrai huis-clos claustrophobique. Pour que ça fonctionne, une seule solution : de bons acteurs et un scénar béton.
La première condition est remplie haut la main : Martin Compston et la charmaaaaaante Gemma Arterton font le job, à qui nous ajoutons mention très spéciale à Eddie Marsan, époustouflant.
Reste le scénar, pas loin d'être excellent.
S'il remplit le cahier des charges question « maintien en haleine », ma seule réserve est que pour pouvoir être totalement crédible et réaliste, il eut fallu à mon goût un ou deux retournement de situation en moins.
Pour le reste, pendant longtemps on se demande où l'histoire va bien pouvoir bifurquer, et c'est forcément bon signe.
Bref, la performance générale est de très bonne tenue et l'ensemble fort réussi.
Puis bon, la plastique de Gemma ne gâche rien.