« La Decima Vittima » n’est pas le premier film à traiter de la chasse à l’homme. « The Most Dangerous Game » était déjà sorti en 1932. Toutefois, on retrouve dans ce film italien des éléments de satire sociale et d’anticipation, qui seront utilisés par bien des futures œuvres sur le sujet : « Le Prix du Danger », « The Running Man », « Battle Royale », et surtout « Death Race 2000 », qui s’en rapproche le plus avec son ton léger.
Ici, nous sommes dans un futur où l’humanité canalise la violence en autorisant un jeu mortel. Des individus peuvent participer à des chasses en un-contre-un, et se voient attribuer un rôle de chasseur ou victime. S’ils survivent à 10 chasses, ils obtiennent un juteux prix.
Le long-métrage démarre très bien. Posant avec cynisme les règles du jeu. Et dévoilant son étrange univers, qui incarne tout le pop et le kitsch des 60’s. Des décors mélangeant la Rome classique et moderne. Des costumes et accessoires typiques des excès des 60’s (la franchise Austin Power puisera allègrement dedans !). Et une ambiance détachée, volontairement peu réaliste.
Sans compter un fond politique très féroce. Avec une critique des médias et de la publicité, ou plusieurs idées amusantes sur une société futuriste (3ème âge mis au ban, comic books qui deviennent de la littérature classique…).
Seulement voilà, passé le premier tiers, tout devient mou. Elio Petri n’est visiblement pas à l’aise avec les fusillades, filmées platement (ou s’en moque pour privilégier la légèreté ?). Tandis que les personnages tournent en rond et sont antipathiques, si bien que l’on se moque un peu de qui va gagner et comment. Cette histoire d’annonceur voulant médiatiser l’un des meurtres n’étant pas des plus palpitantes.
Heureusement, Ursula Andress et Marcello Mastroianni ont du charisme, et parviennent à porter l’ensemble. Dommage tout de même, pour un film qui aurait pu être bien plus mordant.