La Fabrique des sentiments par Brice B
Après avoir confronté Jérémie Renier à ses démons intérieurs au moment de faire licencier des employés il y a quelques années dans Violence des échanges en milieu tempéré, le marseillais Jean-Marc Moutout écrit et réalise son second long métrage La fabrique des sentiments, ou Elsa Zylberstein campe une jeune femme contrariée en amour.
Clerc de notaire sur le point de s'associer à l'étude, Eloïse est une jeune femme belle et bien entourée à qui il ne manque qu'une seule chose : l'amour. C'est pour combler ce manque qu'elle s'inscrit auprès d'une agence de rencontre à une soirée de speed dating, et qu'elle part à l'assaut de ses craintes pour changer son statut de célibataire. Trouver l'âme soeur.
Avec seulement sept minutes d'entrevue, les couples se mélangent durant la soirée, mettant en avant la même violence dans la rencontre, face au ridicule de sept minutes pour trouver le partenaire d'une vie. Eloïse est destabilisée, perdue. Loin de ses idéaux amoureux, un peu destabilisée, elle rencontrera Jean-Luc -le beau quadra- et malgré elle, reverra André -le cynique- après cette soirée. Et l'amour dans tout ça ?
Jean-Marc Moutout manifeste une volonté de bien faire, c'est évident. La recherche de l'amour, cette précipitation à provoquer le coup de foudre, sont des sujets qui pourraient toucher nombre de parisiennes esseulées mais coincées dans leur vie de femmes actives. Pourtant, La fabrique des sentiments ne convainc pas. Peut-être à cause de cette histoire de maladie qui vient s'immiscer dans le déroulement des choses ? Peut-être cette direction d'acteurs qui fait passer le film pour une mauvaise pièce de théâtre ?
Le film est maussade, comme tourné au ralenti, sans vie, sans souffle, sans âme. C'est vide et fatiguant, et passablement dommage quand on compte Bruno Putzulu dans son casting. On n'évoquera pas plus la fin du film, qui vient presque enterrer ce qu'on aurait pu tenter de sauver. Une chose est sûre, à part quelques bons sentiments, le film ne nous propose rien...