Une formidable capsule temporelle qui nous renvoie en plein Âge d’or du cinéma hollywoodien.

Le documentaire de Robert Guenette revient sur les débuts de la Warner Bros, de ce qui n’était alors qu’une aventure familiale démarrée en 1904 avant de devenir l’une des plus importantes majors d’Hollywood. Le film retrace près de 70ans d’histoire, de 1923 date de la création de la "Warner Brothers Pictures, Incorporated" jusqu’à la fin des années 80, juste avant la fusion entre Warner et Time pour ne former plus qu’une seule et même entité, la Time Warner.

Le film démarre par la présentation des frères Warner, Albert, Harry Morris, Jack et Sam sont des polonais qui ont immigrés aux États-Unis, plus précisément à Baltimore dans le Maryland. L’un des frères devient projectionniste et c’est toute la fratrie qui va rapidement se lancer dans le métier en ouvrant en 1903 leur premier cinéma à New Castle. Dès 1908 ils créés leur société de distribution et dix ans plus tard, leur toute première société de production sur Sunset Boulevard à Hollywood. Il faudra attendre 1923 pour que la Warner Bros telle que nous la connaissons voit le jour.

Très rapidement, ces derniers rencontrent un franc succès et notamment, grâce à un célèbre : Rintintin. Ce chien rapporté de France après la Première Guerre Mondiale connaîtra une carrière fulgurante au cinéma et les frères Warner vont en profiter en le faisant tourner dans bon nombre de films. Très rapidement la Warner acquiert une forte notoriété en distribuant leur tout premier film "sonore" avec Don Juan (1926). Face au succès, les frères décident d’aller encore plus loin et vont travailler à banaliser le son sur leurs films. Terminé les films muets, ils franchissent un nouveau pallier avec le tout premier film "parlant" de l’Histoire : Le Chanteur de jazz (1927). Avec ce film, la Warner Bros se verra décerner son tout premier « Oscar d’honneur ».

Le succès sera grandissant pour les frères qui ne cesseront d’aller de l’avant, jusqu’à posséder en 1930 au moins 25% des salles de cinéma du pays. Les frères enclenchent la machine et produisent des films à tour de bras, leur permettant d’asseoir leur notoriété et d’attirer aussi bien de grands réalisateurs que de jeunes acteurs/actrices prometteurs. En signant des contrats qui les liaient pour 5 à 7 ans auprès de la Warner, ce sont d’innombrables grands noms du cinéma qui sont passé par la Warner (Errol Flynn, Olivia De Havilland, Bette Davis, Humphrey Bogart, Ronald Reagan (juste avant qu’il ne devienne le 40ème Président des États-Unis), Lauren Bacall, John Wayne, Audrey Hepburn, James Dean, Natalie Wood, Robert Redford, Paul Newman, Elizabeth Taylor, Judy Garland, Jack Nicholson, Jane Fonda ou encore Robert De Niro).

Ce film est mine d’or en termes d’images d’archives, puisque l’on y découvre même les premiers essais de Clark Gable, Orson Welles et même Marlon Brando, ainsi que des making-of, sorte de bêtisiers avant l’heure, de films tournés entre les années 40 & 60. Le film nous présente à la fois les acteurs qui sont passés par la Warner et les films à travers lesquels ils ont joués. Les extraits sont nombreux, on y retrouve pêle-mêle Le Faucon maltais (1941), Casablanca (1942), Un tramway nommé Désir (1951), La Fureur de vivre (1955), Géant (1956), La Fièvre dans le sang (1961), My Fair Lady (1964), Bonnie et Clyde (1967), Luke la main froide (1967), Délivrance (1972), Les Hommes du Président (1976) ou encore La Déchirure (1984).

La Warner n’aura eu de cesse de se réinventer, elle aura eu sa période comédies musicales puis films de gangsters, les films d’animations (avec les Looney Tunes et les Merrie Melodies), les films patriotiques pendant la Seconde Guerre Mondiale, les westerns et ainsi de suite. Les changements s’opèrent aussi en interne, avec les tournages qui se délocalisent et n’ont plus nécessairement lieu au sein des studios ou aux États-Unis mais à l’étranger. Du côté des acteurs, les choses bougent aussi, ces derniers ne veulent plus de contrats longue durée qui leur impose un certain quota de films à tourner auprès de la Warner.

Au début des années 60, la Warner Bros est vendue auprès de la Seven Art. Dès lors, le studio va radicalement changer, du sang neuf aussi bien du côté des réalisateurs que des acteurs viendront redonner un nouveau souffle à la major. Parmi eux, on pourra citer George Lucas, Francis Ford Coppola, Stanley Kubrick, Martin Scorsese, Richard Donner ou encore Tim Burton. Le catalogue de films s’en ressent, avec des œuvres culte telles que Woodstock (1970), la saga L'Inspecteur Harry, Klute (1971), L'Exorciste (1973), Superman (1978), Shining (1980), Batman (1989), Beetlejuice (1988), la trilogie L'Arme fatale ou encore Les Affranchis (1990).

La Fabuleuse histoire de la Warner Bros (1991) est une formidable capsule temporelle qui nous renvoie en plein Âge d’or du cinéma hollywoodien, le tout accompagné par de formidables narrateurs (par ordre d’apparition : Clint Eastwood, Barbra Streisand, Goldie Hawn, Steven Spielberg & Chevy Chase, de purs produits Warner !). Un documentaire passionnant qui ne vous donnera qu’une envie, vous replonger dans ces innombrables films culte qui ont bercés des générations entières.

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le 28 oct. 2022

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