Un père et un fils, est-ce que cela suffit pour faire une famille alors que ses deux membres se voient peu et ne se comprennent pas ? Oui, quand des circonstances graves l'exigent comme dans La familia, le bien nommé premier long-métrage du réalisateur vénézuélien Gustavo Rondon Cordova. Le cinéaste a filmé dans l'ordre chronologique du scénario, un atout certain pour donner à cette relation filiale difficile une vérité et un réalisme qui paraissent évidents. La familia a été tourné, avec autorisation et sous protection, dans les rues de Caracas, parmi les quartiers les plus dangereux d'une ville réputée comme la plus violente du monde. Si le film, dans ses premières minutes, semble un peu brouillon et trop agité, il ne tarde pas, avec un resserrement de l'intrigue sur ses deux personnages principaux, à se révéler parfaitement maîtrisé et à subtilement dévoiler ses ressorts dramatiques. Pour une fois, le reproche majeur qu'on lui fera est celui de la brièveté qui empêche véritablement le film de prendre une ampleur narrative plus satisfaisante. mais il est à prendre tel quel, comme une matière brute et spontanée qui hélas ne donne que plus d'écho à ce que l'on sait de la crise majeure, économique et sociale, que connait le Venezuela depuis plusieurs années.