Initialement confiée à Tim Burton il y a presque dix ans pour un rendu en stop-motion comme il avait pu le faire pour Les Noces Funèbres, cette nouvelle adaptation du comics de Charles Addams sera finalement co-produite par Nitrogen Studios, réalisée par Conrad Vernon et Greg Tiernan (Sausage Party), en tout 3D et avec le design original des comic strips de l'époque. Et c'est hélas très mauvais.
Pourtant en grande partie écrit par Pamela Pettler (Les Noces Funèbres, Monster House), le long-métrage n'apporte strictement rien à ce que l'on a déjà vu dans les précédentes adaptations, que ce soit les deux chefs-d’œuvre de Barry Sonnenfeld (difficilement égalables), les divers cartoons et même la série des années 90, pourtant pas fameuse. Scénario ô combien classique s'intéressant sur la crise d'adolescence de Mercredi qui souhaite devenir une fille normale et sur une méchante Valérie Damidot qui veut déloger les Addams de leur demeure pour parfaire son quartier pavillonnaire rose-bonbon, l'histoire est d'une paresse incommensurable où les pauvres gags mettant en scène le quotidien morbide de la célèbre famille sont aussi plats que les steaks de McDo.
Le casting vocal est pourtant prestigieux mais, encore une fois, n'apporte nibe au produit : Oscar Isaac en fait des caisses sur son accent... européen dirons-nous, Charlize Theron se la joue monocorde sans parvenir à rivaliser avec ses illustres aînées tandis que Finn Wolfhard délaisse son habituel langage ordurier pour un rôle classique et Chloë Grace Moretz semble avoir pioché dans ses répliques de Dark Shadows. Plus axé sur les gags visuels explosifs vains (coucou Le Grinch), les sempiternelles reprises musicales désuètes (une mode exaspérante) et les mini-références horrifiques au profit de trouvailles plus subtiles. Rarement drôle, jamais glauque, le film essaie en vain d'être un sous-Burton mais n'arrive pas à exploiter ses capacités et manque clairement le coche. Allez plutôt vous revoir Igor, histoire d'être bien servi en humour noir avec un scénario de qualité.