Ce film retrace l’histoire vraie du photographe Masashi Asada.
Sa marque de fabrique : des clichés excentriques, où il met en scène sa famille déguisée sous un angle inattendu (yakuzas endimanchés, supers héros oisifs, salarymen pompettes etc … ). Il acquiert une notoriété en remportant le prestigieux prix de photographie Kimura Ihei en 2008.
Dès son plus jeune âge, Masashi s’éprend de photographie, un déclic transmis par son père. Dans le cadre d'un devoir scolaire qui demandait aux élèves de s'exprimer en une seule image, il se prend en photo avec ses parents et son frère, à l'aide d'un appareil avec retardateur. C’est ainsi qu’est né, son inspiration au talent brut.
Les portes de son intimité s’ouvrent à nous. Son bonhomme de chemin, parsemé de turbulences, est rythmé volontairement par une lenteur lancinante aux notes poétiques. Éternel incompris, les liens distendus avec ses proches se recoudront de fil en aiguille.
Un événement terrible va le secouer comme jamais, pour le meilleur et pour le pire : le séisme/tsunami catastrophique de Tōhoku en 2011. Ses photos prennent alors une dimension particulière. À la fois joyeuse et tragique.
Ces portraits, mêlant habilement dérision et humour, nous éloignent de l’austérité ennuyeuse du genre. On ne peut qu'esquisser un grand sourire devant ces gais lurons communicatifs.
Une scène d'introduction, qui parait banale, prend tout son sens pendant le déroulement de l'histoire. Une fin ingénieuse clôture le tout en beauté.
Le réalisateur Nakano s’inspire une nouvelle fois, des familles dysfonctionnelles qui se réconcilient à travers la tragédie.
D’une subtilité remarquable, ce récit touchant est une singulière déclaration d'amour aux siens. Des souvenirs heureux qui resurgissent, pour panser ces blessures qui ravivent des douleurs bien enfouies. Tous ces rêves inachevés sont immortalisés brillamment sur papier glacé grâce au regard loufoque de Masashi. Je vous invite à feuilleter son album de famille, pas comme les autres : Asadake